Vol MH370 : 10 ans après la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines, où en est l’enquête ?

INTERNATIONAL - C’est l’un des plus grands mystères de l’histoire de l’aviation civile. Il y a 10 ans jour pour jour, le 8 mars 2014, le Boeing 777 de Malaysia Airlines décolle de Kuala Lumpur, direction Pékin, avec 239 passagers à bord, dont quatre Français. Mais après 40 minutes dans les airs, ce vol MH370 disparaît des écrans radars. Une décennie plus tard, l’enquête n’a rien donné, et l’épave de l’appareil n’a jamais été retrouvée.

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, des thèses plus ou moins farfelues entourent la disparition du Boeing 777, qui ont d’ailleurs inspiré une série Netflix sur le drame. Certaines sont très improbables, comme celle du journaliste américain Jeff Wise, qui écrit dans le New York Magazine que Vladimir Poutine a cherché à détourner l’avion. Comme le relate Le Figaro, le présentateur de CNN Don Lenon a, lui, assuré à l’antenne que l’avion avait été aspiré par un trou noir. Quand d’autres pseudos experts ont affirmé que la thèse d’un vol extraterrestre n’était pas à exclure.

Une opération militaire qui aurait mal tourné ?

Il y a également la piste détonante plébiscitée par une enquête journalistique. Dans un livre, intitulé Vol MH370. La disparition, Florence de Changy, correspondante à Hong Kong pour Radio France et Le Monde, propose en effet un autre scénario : celui d’une opération militaire qui aurait mal tourné.

Après avoir épluché des milliers de rapports officiels, Florence de Changy estime que le Boeing 777 aurait pu transporter une arme américaine, ultrasensible, qui devait être transférée illégalement en Chine. Mais les États-Unis auraient échoué à détourner l’avion, ce qui les aurait conduit à abattre « par erreur ou délibérément » l’avion.

Si cette version est hypothétique, elle a été donnée à Ghislain Wattrelos, qui a perdu sa femme et ses enfants dans ce drame, par une source des renseignements américains, affirme la journaliste dans une interview à franceinfo en mars 2021.

Incident technique plébiscité

Outre ces scénarios spéculatifs, il y a bien évidemment une version officielle. D’abord, quelques heures après le crash, les autorités malaisiennes se veulent rassurantes et pensent pouvoir rapidement trouver l’avion. Elles affirment en effet que les communications avec le Boeing 777 ont été perdues lorsque l’appareil est entré dans une zone « grise », où les radars ne fonctionnent pas, quelque part entre les espaces aériens entre la Malaisie et le Vietnam. Des recherches commencent alors dans le golfe de Thaïlande.

Mais une semaine après l’accident, la Malaisie change déjà de version et pense que l’avion a pu faire demi-tour. La zone de recherche est alors élargie à la mer de Chine méridionale.

Peine perdue, trois ans plus tard, les recherches sous-marines des gouvernements australien, malaisien et chinois, ont ratissé plus de 120 000 km2 au large de l’Australie. Mais toujours rien, pas d’avion, pas de corps. Alors les investigations s’arrêtent en 2017.

En 2018, un rapport international indique tout de même qu’une piste est privilégiée : celle de l’incident technique à bord. Selon les autorités, un incendie ou une dépressurisation en vol ont pu avoir lieu, et le pilote aurait alors perdu connaissance. Mais cette expertise n’écarte pas non plus d’autres thèses, comme un acte terroriste, l’intervention d’une personne tiers, ou un crash volontaire du pilote.

L’analyse de coquillages résoudra-t-elle le mystère ?

L’enquête est restée au point mort pendant plus de cinq ans, mais une étude scientifique publiée en août 2023 dans la revue Advances de l’American Geophysical Union a relancé l’affaire. Une équipe internationale de chercheurs a révélé avoir trouvé le moyen de localiser l’avion grâce à des coquillages présents sur des débris retrouvés, dont le flaperon de l’appareil au large de la Réunion en 2015.

En effet, des coquilles de balanes, des crustacés marins, comportent des indices cryptés sur les heures auxquelles les débris ont dérivé. Une découverte qui pourrait permettre de resserrer le périmètre à explorer et pourquoi pas envisager de retrouver l’épave.

Après dix ans d’enquête, cette étude a en tout cas redonné une lueur d’espoir aux familles des victimes. « C’est un dossier qui affecte la vie des gens et tout ce qui doit être fait doit être fait », a déclaré le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, ce lundi 4 mars, affirmant être ouvert à la reprise des investigations.

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