JO de Paris 2024 : des équipes féminines japonaises se protégeront du voyeurisme grâce à ce textile innovant

Le textile sera intégré aux tenues de plusieurs équipes féminines aux Jeux olympiques. Les créateurs espèrent aussi pouvoir « sensibiliser » au voyeurisme.

JEUX OLYMPIQUES - Combattre le voyeurisme à l’aide d’un simple tissu ? C’est le défi qu’a décidé de relever un équipementier japonais pour répondre à la vulnérabilité des athlètes féminines face aux photos suggestives prises durant les épreuves sportives. Plusieurs équipes féminines nipponnes seront équipées de cette technologie pour les protéger lors des Jeux olympiques de Paris 2024.

Ces femmes musclées nous racontent les réflexions qu’elles ne veulent plus entendre

Ce tissu spécial, élaboré par l’entreprise japonaise Mizuno, sert à contrer la pratique des voyeurs qui photographient secrètement les sous-vêtements et les corps des athlètes sous leurs tenues à l’aide d’appareils photos infrarouges, rapporte Le Monde.

Un comportement « inacceptable » et des stratagèmes « de plus en plus sophistiqués » selon Kazuya Tajima, qui a participé au développement de cette technologie chez Mizuno. Le textile innovant, qui absorbe les infrarouges, peut être utilisé pour divers vêtements comme les uniformes d’athlétisme, de volley et de tennis de table, mais aussi les soutiens-gorge et les maillots de bain, selon le quotidien japonais The Asahi Shimbun.

« Le tissu a des effets évidents sur la prévention du voyeurisme des caméras, estime Atsushi Shiraishi, un responsable de l’entreprise. Nous voulons améliorer sa texture jusqu’à un niveau qui satisfera les athlètes ». Pour relever ce défi technologique, l’équipementier japonais a collaboré avec l’entreprise de métaux non ferreux Sumitomo Metal Mining Co. et l’imprimerie Kyodo Printing Co. afin de mettre au point un textile suffisamment extensible pour les vêtements de sport.

Mais mieux vaut prévenir que guérir. Si cette technologie constitue une protection efficace pour les équipes féminines, Kazuya Tajima espère aussi que « l’usage de ce tissu par les athlètes de haut niveau sensibilisera la société » à la gravité du voyeurisme.

Car le phénomène est très répandu, et inquiète de plus en plus le monde du sport féminin. En avril 2021, des gymnastes allemandes avaient décidé de concourir aux championnats d’Europe vêtues de combinaisons intégrales couvrant leur corps du cou aux chevilles, par crainte de photos voyeuristes.

Plusieurs athlètes ont pris la parole sur le sujet, comme la gymnaste japonaise Airi Hatakeyama qui s’était dite « choquée de constater que certaines personnes [la] sexualisaient » par des photos suggestives alors même qu’elle était toujours mineure et que les photos sont interdites pendant les compétitions depuis 2004, selon Le Monde.

Le Comité olympique japonais s’est également exprimé sur le sujet à l’approche des Jeux de Tokyo en 2021, en dénonçant des « actes méprisables ».

À voir aussi sur Le HuffPost :

Pendant leurs règles, les athlètes femmes ont de meilleures performances cognitives, selon cette étude

JO de Paris 2024 : la gymnaste Coline Devillard raconte « la peur du tampon qui dépasse du justaucorps »