Ursula Von der Leyen favorite pour conserver la présidence de la Commission européenne

Alors que la France est plongée dans une incertitude politique à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, l’avenir de l’Union européenne pour les cinq prochaines années se joue dans les jours à venir. Lundi 17 juin, les 27 chefs d’Etats de l’Union européenne se sont réunis à Bruxelles pour s’accorder sur les “tops jobs”, c’est-à-dire les fonctions au sommet des institutions de l’UE. L’Allemande du Parti populaire européen (droite) Ursula Von der Leyen tient la corde pour conserver la présidence de la Commission européenne, l’ancien Premier ministre socialiste portugais Antonio Costa devrait occuper la fonction de président du Conseil européen, la cheffe du gouvernement estonien Kaja Kallas, au profil centriste, celui de Haut-représentant de l’Union européenne, à la tête de la diplomatie européenne. Un casting à valider lors du sommet européen des 27 et 28 juin prochains. 

Mais la course à la tête de l’Union européenne ne s’arrête pas là. Ursula Von der Leyen devra, le 18 juillet prochain à Strasbourg, être élue par une majorité de voix du Parlement européen. Sur le papier, la majorité pro-européenne au Parlement européen, maintenue à l’issue des élections européennes (PPE, Sociaux-démocrates, Renew) devrait reconduire Ursula Von der Leyen. “Si les groupes sociaux-démocrates et Renew la soutiennent, en plus du PPE, cela suffira à la faire réélire”, explique Zeljana Zovko, eurodéputée croate du PPE, dans l’émission Ici l’Europe, sur France 24 et Public Sénat. 

Mais l’Allemande pourrait perdre certaines voix dans sa majorité, et même dans son propre groupe, le PPE, où certains députés, notamment les Français, la trouvent trop verte depuis qu’elle a porté le Pacte vert pour la neutralité carbone en 2050, lors de son premier mandat. 

Une alliance avec Giorgia Meloni ?

Ursula Von der Leyen pourrait, pour assurer sa victoire, aller draguer les députés du groupe de droite radicale des Conservateurs, Réformistes européens, qui rassemble notamment les troupes du parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien, avec qui Ursula Von der Leyen, s’entend bien et travaille sur la question de l’immigration. “C’est normal qu’Ursula von der Leyen travailler avec Giorgia Meloni, elle est membre du Conseil européen, c’est une leader en Europe”, explique Zeljana Zovko. 

Une alliance inimaginable pour l’aile gauche de la majorité au Parlement européen. “Nous les socialistes, nous sommes très clairs. Si Ursula Von der Leyen veut s’allier avec l’extrême droite, quelle qu’elle soit, alors elle perdra les 140 voix des députés sociaux-démocrates, et je ne vois pas comment elle pourra être élue”, explique Javier Moreno Sanchez, eurodéputé espagnol, membre du groupe des Sociaux-démocrates, qui reste le 2e groupe du Parlement européen. “Et puis nous poserons nos conditions à cette alliance avec le PPE”, explique Javier Moreno Sanchez qui défend une politique européenne plus sociale et écologique. “Il y a 5 ans, entre la première réunion et la dernière avec nous, Ursula Von der Leyen n’était plus la même personne”, se rappelle l’élu espagnol alors que l’alliance de 2019 avait finalement abouti sur le Pacte vert. 

Lors de ce premier mandat, l’Allemande n’a pas laissé que des bons souvenirs aux eurodéputés de gauche. “Elle a manqué de transparence. Nous attendons toujours les SMS qu’elle a échangés avec le patron de Pfizer sur les commandes de vaccins, pendant la crise Covid”, rappelle Stelios Kouloglou, eurodéputé grec du La Gauche au Parlement européen, dans lequel siège La France Insoumise. 

“Et puis je dirais qu’elle est aussi responsable de la normalisation de l’extrême droite qui monte aujourd’hui en Europe.”