Tribune de soutien à Depardieu: Bouquet "profondément mal à l'aise" avec les idées de l'auteur du texte

Signataire de la tribune en soutien à l'acteur mis en examen pour viols et agressions sexuelles, la comédienne a indiqué ce vendredi être "mal à l'aise" après des révélations sur le journaliste et comédien à l'origine du texte, dont elle ne "soutient pas les valeurs".

Carole Bouquet "mal à l'aise". Après avoir ouvertement défendu son ancien conjoint Gérard Depardieu, la comédienne est revenue sur sa participation à la tribune de soutien à l'acteur, visé par plusieurs plaintes pour viols et agressions sexuelles. Le texte a été publié dans Le Figaro lundi 25 décembre.

Ce texte, signé par de nombreux artistes à l'instar de Nathalie Baye, Carole Bouquet, Charlotte Rampling ou encore Bertrand Blier, Jacques Weber, Pierre Richard et Gérard Darmon, a été publié à l'initiative de Yannis Ezziadi, acteur et éditorialiste pour le magazine d’extrême droite Causeur.

Mais depuis cette publication, plusieurs médias tels que Le Monde ont révélé la proximité du journaliste et comédien avec Sarah Knafo, la principale conseillère de l’ex-candidat à l’élection présidentielle Éric Zemmour et avec les sphères identitaires et réactionnaires.

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Dans un communiqué publié sur Instagram ce vendredi 29 décembre, Carole Bouquet se dit "profondément mal à l'aise" d'avoir donné "de la visibilité par l'entremise de Gérard" à un journaliste dont elle ne "ne soutient pas les idées".

"J'ai signé une tribune pour Gérard Depardieu, cependant, je ne soutiens pas les idées et valeurs associées au journaliste porteur de cette tribune", précise l'actrice.

"Une pétition qui ne va pas totalement"

Jeudi soir, l'acteur et réalisateur Yvan Attal, qui fait également partie des signataires de cette tribune, a lui aussi admis sur le plateau de BFMTV, avoir ressenti "un malaise" après avoir apposé son nom à ce texte.

"J'ai un malaise parce que j'ai signé cette pétition qui ne me va pas totalement, mais je l'ai signée parce qu'il y avait quelque chose de plus fort que ce qui me dérangeait dans cette pétition", a-t-il expliqué.

"J'ai d’ailleurs demandé aux gens qui ont écrit cette pétition de reformuler des choses, de parler de certaines choses, et ils n'ont pas voulu", a-t-il ajouté. "Mais j'ai signé parce qu'il y a trop de choses qui ne vont pas."

Un "crachat au visage des victimes"

Au lendemain de la publication de cette tribune, Laurent Boyet, président de l'association Les Papillons, qui lutte contre toutes les formes de maltraitances faites aux enfants, a annoncé qu'il retirait à Pierre Richard, lui aussi signataire, son titre d'ambassadeur.

"Il y a une incompatibilité entre ce que représente Gérard Depardieu et le fait d'être ambassadeur d'une association de protection de l'enfance", a-t-il lancé sur BFMTV.

La tribune a été vécue comme un "crachat au visage des victimes" de violences sexistes et sexuelles, selon les associations féministes. Emmanuelle Dancourt, cofondatrice de #MeTooMedias, s'est dite "atterrée".

"J'ai l'impression qu'il y a une incompréhension quand j'entends parler de torrent de haine qui se déverse sur Depardieu... Il n'y a jamais de vengeance (de la part des plaignantes, NDLR) mais un besoin de protéger les autres", a-t-elle souligné sur notre antenne.

"C'est un crachat au visage des victimes de violences", a également réagi auprès de l'AFP le collectif "Nous Toutes". La présidente du Collectif féministe contre le viol Emmanuelle Piet a elle comparé sur BFMTV le monde du cinéma à une "famille incestueuse".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - L'année où Depardieu est tombé de son piédestal