Togo : « Le passage à un régime parlementaire ne changera rien à la situation du pays »

Le Togo a reprogrammé la tenue des élections législatives au 29 avril, après leur report dans le contexte de l'adoption d'une nouvelle Constitution fin mars.  - Credit:Sunday Alamba/AP/SIPA
Le Togo a reprogrammé la tenue des élections législatives au 29 avril, après leur report dans le contexte de l'adoption d'une nouvelle Constitution fin mars. - Credit:Sunday Alamba/AP/SIPA

Le Togo est secoué depuis plusieurs semaines par une crise politique à la suite de l'adoption d'une nouvelle Constitution conduisant de facto à un changement de régime. Face à cette crise, les autorités ont dû reporter les élections législatives et régionales initialement prévues du 20 au 29 avril prochain, en vue d'entamer des consultations nationales. Un bras de fer est engagé entre les autorités et l'opposition dite radicale soutenue par la société civile, qui envisagent d'organiser des manifestations les 12 et 13 mars prochains pour réclamer l'arrêt du processus de changement de Constitution. Michel Adovi Goeh-Akue, historien et auteur de plusieurs ouvrages, décrypte pour Le Point Afrique les enjeux des prochaines joutes électorales auxquelles participera cette fois-ci l'opposition, qui avait boycotté les dernières élections législatives de 2018.

Le Point Afrique :Pourquoi les élections législatives à venir s'annoncent-elles comme cruciales dans la vie politique du Togo ?

Michel Adovi Goeh-Akue : Je ne pense pas que ces élections législatives soient si cruciales. En effet, depuis 50, voire 60 ans, la même majorité domine au Togo. Si les prochaines élections se tiennent dans les mêmes conditions qu'auparavant, la majorité ne risque pas de changer de camp. L'ancien parti État, le Rassemblement du Peuple Togolais devenu Union pour la République, ne cédera pas d'un pouce. La qualité des résultats des élections sera toujours douteuse étant donné la non-fiabil [...] Lire la suite