Tocards 2020 : les féministes épinglent Roman Polanski, Patrick Bruel et Luc Besson

Roman Polanski receives a 'Zloty Glan' award before a screening of his lates movie 'An Officer and a Spy' during Cinergia Film Festival in Lodz, Poland on 29 November, 2019. (Photo by Beata Zawrzel/NurPhoto via Getty Images)
(Photo by Beata Zawrzel/NurPhoto via Getty Images)

Ce jeudi 27 février, s'est déroulée la toute première édition des Tocards 2020. Lors de cette cérémonie parodique destinée à dénoncer le comportement de l'Académie des César face aux violences faites aux femmes, un regroupement de féministes a remis plusieurs récompenses qui ne vont pas plaire à tout le monde. Elles y dénoncent la clémence envers des stars qui sont accusées de viols et d'agression sexuelles.

Nul ne sait si Roman Polanski sera primé ce vendredi 28 février à l'occasion des César 2020, mais une chose est sûre, il ressort comme le grand "gagnant" de la cérémonie des Tocards 2020. Organisée par plusieurs collectifs féministes, la Contre-Académie des César a remis plusieurs prix à des acteurs, des réalisateurs, mais aussi à des institutions. Les organisatrices avaient expliqué leurs intentions dans un communiqué reprochant à l'Académie des César de mettre en avant "le système d'impunité des violences masculines, muselant encore plus la parole des victimes."

Trois récompenses pour Roman Polanski

La cérémonie, tournée il y a quelques jours, est désormais disponible sur YouTube en version intégrale. L'occasion pour le grand public de découvrir les récompenses remises par les organisatrices. Roman Polanski s'y est vu décerner trois trophées : celui des attouchements sexuels sur mineures, de la pédocriminalité, et enfin celui de l'impunité.

Il n'est toutefois pas la seule célébrité épinglée par la cérémonie, puisque Luc Besson repart également avec deux prix : le Tocard du sale type et celui des neufs accusations d'agressions sexuelles ou de comportements déplacés. Deux prix également pour Patrick Bruel, également sous le coup d'accusations de la part de plusieurs femmes. Le chanteur et comédien repart avec les prix du mec qui fait tranquillou la promotion de son film malgré quatre accusations de harcèlement sexuel et exhibition, et celui du mec accusé d’avoir essayé d’utiliser sa notoriété contre des faveurs sexuelles. Enfin, le réalisateur Eric Bergeron reçoit le Tocard du mec mis en examen pour viol qui a loisir de tout contester puisque sa victime présumée s’est donné la mort, et Christophe Ruggia, l'homme mis en cause par Adèle Haenel, celui du mec en mal de notoriété.

L'Académie des César, le CNC et le gouvernement français pointés du doigts

La Contre-Académie des César ne s'est pas contentée de remettre des prix à des personnes précises. La maîtresse de cérémonie de l'événement a également "salué" plusieurs grandes institutions, reprochant notamment à l'Académie des Césars d'entériner le "continuum des violences faites aux femmes", et au CNC de soutenir année après année "des projets portés par une écrasante majorité d’hommes, connus de préférence, et qui favorise les scénarii reléguant la femme au rang de fantasme."

Enfin, le gouvernement français n'est pas en reste : ce dernier reçoit le Tocard d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre. L'occasion pour les organisatrices de rappeler quelques chiffres glaçants : 1% des violeurs seulement sont condamnés, 80% des plaintes pour violences conjugales sont classées sans suite. Et ce, alors qu'un viol est enregistré toutes les 7 minutes, et qu'en 2019, 151 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon...

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