Téléphones portables en prison: Éric Dupond-Moretti "envisage" des fouilles "plus systématiques" de détenus

Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti assure vouloir agir pour lutter contre l'entrée des téléphones portables dans les cellules. Il évoque notamment la possibilité d'instaurer des "fouilles plus systématiques".

Les vidéos prises par des détenus font régulièrement le tour des réseaux sociaux. Afin de lutter contre la présence de téléphones portables, pourtant interdits, dans les cellules de prison, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a déclaré ce dimanche 2 juin sur RTL "envisager" de permettre des fouilles "plus systématiques" des détenus, avec d'autres mesures consécutives à l'évasion mi-mai d'un détenu, Mohamed Amra, toujours recherché, lors d'un guet-apens ultra-violent.

Questionné lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, Paris Première, M6, Éric Dupond-Moretti a affirmé avoir "acté" une "trentaine de mesures" discutées avec l'intersyndicale des gardiens de prison et les directeurs d'établissements pénitentiaires.

"Il y a notamment la question des fouilles. Les fouilles aujourd'hui ne sont pas autorisées quand elles sont systématiques, donc j'envisage une modification possible à venir (...) pour des fouilles qui soient plus systématiques", a déclaré le garde des Sceaux.

"Quand un détenu récupère d'un drone un téléphone portable, il faut pouvoir le fouiller pour le trouver, la législation ne le permet pas (...) et ce depuis 2009", a-t-il ajouté.

Cette modification, comme d'autres devant passer par le Parlement, seront "raccrochées au texte sur la grand banditisme et le narcotrafic" qui doit être présenté à l'automne.

Parmi les autres mesures "d'application immédiate" auxquelles le ministre a "fait droit immédiatement", il a cité la possibilité de "transférer des détenus sans logo de l'administration pénitentiaire", le "holster de poitrine" (une arme placée sur la poitrine), le "gyrophare sur tous les véhicules".

Le garde des Sceaux a aussi évoqué une plus grande utilisation de la comparution via visioconférence, qui devrait être évoquée "lundi" 3 juin avec les syndicats de magistrats.

Éric Dupond-Moretti a aussi affirmé avoir, avant l'attaque, mis en place "des systèmes anti-drones", qui seront "doublés", ainsi qu'une "vingtaine" de brouilleurs, un dispositif empêchant les communications téléphoniques, un chiffre qui va "doubler d'ici 2025".

Il a aussi déclaré que "6.000 agents pénitentiaires de plus" avaient été embauchés grâce aux hausses budgétaires.

Toujours recherché par les services de police, en France et à l'étranger, Mohamed Amra, un détenu multirécidiviste impliqué dans le trafic de stupéfiants, s'est évadé au cours de l'attaque d'un fourgon de l'administration pénitentiaire qui le transportait au péage d'Incarville, dans Eure. L'attaque a causé la mort de deux agents et trois autres ont été blessés.

Elle a entraîné une mobilisation de la profession et un blocage des prisons pendant plusieurs jours, avant qu'un accord ne soit trouvé avec le ministère portant notamment sur la sécurisation des missions de transfèrement.

Article original publié sur BFMTV.com