UFC 294: Volkanovski battu d’avance face à Makhachev? Les exemples du contraire dans l’histoire

L’exploit serait monumental. A la hauteur du défi proposé. Roi incontesté des plumes (-66 kilos), Alexander Volkanovski va tenter de prendre à Islam Makhachev la couronne des légers (-70 kg) ce samedi soir à Abu Dhabi, dans le combat principal d’un bouillant UFC 294, pour devenir le cinquième champ-champ – champion dans deux catégories en même temps – de l’histoire de l’UFC. Une revanche acceptée par l’Australien… onze jours avant l’événement suite au forfait de Charles Oliveira.

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Opéré du poignet en juillet juste après son dernier combat, parti en vacances dans la foulée, "The Great" n’aura pas pu bénéficier d’un camp de préparation complet. De quoi s’interroger. Face à un Makhachev ultra préparé, mais qui a travaillé ma majorité du temps dans la perspective d’un Oliveira au profil très différent, Volkanovski peut-il le faire? Il a des arguments en sa faveur. Et un passé auquel se raccrocher. L’histoire de l’UFC est en effet émaillée de combattants qui ont accepté un adversaire en dernière minute mais ont réussi à créer la surprise. RMC Sport vous dresse le top 10 du genre avant le choc entre le Daghestanais et l’Australien.

10/ Benson Henderson-Brandon Thatch, UFC Fight Night 60, février 2015

A deux semaines de l'événement, Henderson remplace Stephen Thompson alors qu’il a combattu (défaite sur Cerrone)... deux semaines plus tôt dans un combat dont on reparlera dans cette liste. Ancien champion UFC et WEC des légers, l'Américain qui sort de deux défaites accepte de monter chez les welters (-77 kilos) pour sauver le main event. Il fait face à un colosse de 1,90m qui reste sur dix victoires de rang au premier round! Mais Henderson domine et finit par étrangler Thatch au quatrième round. Il combattra ensuite une seule autre fois à l’UFC (victoire par décision partagée sur Jorge Masvidal) avant de partir au Bellator.

9/ Chris Leben-Yoshihiro Akiyama, UFC 116, juillet 2010

Deux semaines après sa victoire sur Aaron Simpson, Leben reçoit l’appel pour remplacer la star Wanderlei Silva contre Akiyama (qui n’a alors été battu qu’une fois en carrière, par Jérôme Le Banner) moins de deux semaines plus tard. Leur combat sera un classique, conclu par la victoire de l’Américain sur le Japonais via soumission (étranglement triangle) au troisième round, pour un des plus beaux combats de l’histoire dans la catégorie des moyens (-84 kilos).

8/ Beneil Dariush-Alexander Hernandez, UFC 222, mars 2018

Classé dans le top 15 des challengers des légers (-70 kg), Dariush doit affronter Bobby Green pour maintenir son rang après une défaite et un nul dans ses deux derniers combats. Mais ce dernier se blesse à un peu plus de deux semaines du combat. Pour le remplacer, l’UFC offre la place à Hernandez, qui fait ses débuts dans l’organisation. Il va les fêter en fanfare: victoire par spectaculaire KO en moins d'une minute au premier round et bonus (50.000 dollars) de "performance de la soirée" en prime.

7/ Demian Maia-Chris Weidman, UFC on Fox 2, janvier 2012

Maître du jiu-jitsu brésilien, Maia doit affronter le futur champion des moyens Michael Bisping sur cette carte. Mais Mark Munoz, prévu face à Chael Sonnen, déclare forfait et Bisping prend sa place. Il faut donc trouver un nouvel adversaire au Brésilien à huit jours de l’événement. Ce sera Weidman, un invaincu qui monte dans les classements. L’Américain arrive à couper le poids dans le timing imparti et domine Maia pour s’imposer sur une décision unanime qui le lance sur la route vers le titre des moyens, qu’il remportera deux combats plus tard en terminant le règne d’Anderson Silva.

6/ Frankie Edgar-Brian Ortega, UFC 222, mars 2018

Edgar devait affronter Max Holloway pour le titre des plumes (-66 kg) dans le co-main event de l’UFC 222. Mais le champion se blesse à la jambe et doit renoncer. L’Américain aurait alors pu se retirer de l’événement et attendre sa chance mondiale. Mais il prend le risque et accepte de donner sa chance Ortega à trois semaines du combat. Mauvaise pioche. Son compatriote le met KO au premier round sur un énorme uppercut. Jamais Edgar n’avait été terminé avant la limite en près de trente combats en carrière. Avec cette victoire, Ortega prend sa place de challenger même si Edgar finira par avoir sa chance quelques mois après lui (les deux seront battus par Holloway).

5/ Tony Ferguson-Justin Gaethje, UFC 249, mai 2020

Le monde est encore à l’arrêt, pandémie de COVID oblige. Mais Dana White et l’UFC décident de relancer la machine en Floride, qui accepte de les accueillir. Problème? Khabib Nurmagomedov, qui doit défendre son titre des légers contre Ferguson (un combat maudit qui n’aura jamais lieu malgré cinq tentatives), ne peut quitter sa Russie à cause des restrictions de déplacement. L’UFC décide alors de placer Gaethje face à Ferguson – qui aurait pu demander d’attendre Khabib – pour une ceinture intérimaire. Gaethje bénéficie de trois semaines de plus pour se préparer, l’événement étant reporté du 18 avril au 9 mai, et les fait fructifier: il domine son adversaire avant de le terminer sur TKO au cinquième round. Ferguson met fin à une série en cours de douze victoires. Et c’est Gaethje qui affrontera Khabib (défaite sur soumission technique) quelques mois plus tard pour la ceinture, le dernier combat en carrière de la légende daghestanaise.

4/ Mauricio "Shogun" Rua-Jon Jones, UFC 128, mars 2011

Champion des lourds-légers (-93 kg), "Shogun" Rua doit défendre son titre contre Rashad Evans mais ce dernier se blesse au genou à l’entraînement et déclare forfait. Pour le remplacer, à cinq semaines de l’événement, l’UFC se tourne vers son jeune et talentueux partenaire d’entraînement (qui deviendra ensuite son rival): Jon Jones. Qui détruit le Brésilien et le termine par TKO au troisième round pour devenir le plus jeune (23 ans) champion de l’histoire de l’UFC, un record qui tient toujours aujourd’hui, et débuter un long règne.

3/ Donald Cerrone-Benson Henderson 3, UFC Fight Night 59, janvier 2015

"Cowboy" Cerrone vient de battre Myles Jury à l’UFC 182, début janvier, quand l’UFC l’appelle quelques jours plus tard pour remplacer Eddie Alvarez contre Henderson. Le combat est prévu… quinze jours après sa victoire au 182. Et lors de leurs deux premiers combat, quelques années plus tôt dans l’organisation WEC, Henderson avait battu Cerrone sur décision puis l'avait soumis sur un étrangelement l'étrangler étranglé et soumis Cerrone. De quoi ne pas inciter à accepter. C’est mal connaître "Cowboy". Le garçon relève le défi et s’impose sur décision unanime pour sa septième victoire de suite. Il aura l’occasion de combattre pour le titre des légers deux combats plus tard, battu par le champion Rafael dos Anjos.

2/ Conor McGregor-Nate Diaz 1, UFC 196, mars 2016

Nouveau champion des plumes après sa victoire en treize secondes sur la légende Jose Aldo, McGregor est devenu la nouvelle superstar de l’UFC. Qui se fixe un challenge: devenir le premier champ-champ – champion dans deux catégories différentes en même temps – de l’histoire de l’organisation. L’UFC accède à la demande de sa nouvelle poule aux œufs d’or et lui offre un combat contre Rafael dos Anjos, l’homme qui porte la couronne des légers. Mais le Brésilien se casse le pied dans les derniers jours de son camp de préparation. A dix jours de l’événement, l’UFC se tourne vers Diaz, qui avait allumé McGregor au micro après sa victoire sur Michael Johnson en décembre 2015.

Le frère de Nick boit de la tequila sur un yacht lors du coup de fil mais fait croire qu’il s’entraîne pour un triathlon. Le choc se fait en welters et l’Irlandais domine les débats en début de combat. Mais le côté diesel de Diaz va payer. L’Américain change le scénario lors du deuxième round en touchant durement McGregor, qui se met à vaciller et finit par partir au sol. Où Diaz ne met pas longtemps à l’étrangler pour lui infliger sa première défaite à l’UFC et devenir une superstar. Avec cette phrase restée célèbre au micro: "Je ne suis pas surpris, motherf***!" La revanche, remportée par McGregor sur décision, toujours en welters, aura lieu en août 2016, à l’UFC 202, et sera à l’époque le pay-per-view le plus vendu de l’histoire de l’UFC (depuis battu par Poirier-McGregor 3 et surtout Khabib-McGregor).

1/ Luke Rockhold-Michael Bisping, UFC 199, juin 2016

Bisping se trouve sur le tournage du film xXx, en train de boire des bières avec les autres acteurs, quand on l’appelle pour lui offrir sa première chance pour le titre des moyens à deux semaines de l’événement. Chris Weidman forfait pour la revanche, l’UFC donne sa chance au Britannique pourtant écrasé et soumis par Rockhold dix-huit mois plus tôt. L’Américain arrive en ultra favori. Mais Bisping, qui avait expliqué avoir aimé pour sa fraîcheur physique et mentale être obligé de ne pas trop s’entraîner vu le timing, le met KO au premier round pour devenir le premier représentant britannique champion à l’UFC après… 24 combats UFC et une longue présence dans le top 10 de sa catégorie sans avoir sa chance. Le tout avec des problèmes de vision depuis son détachement de la rétine de l’œil droit subie en 2013 contre Vitor Belfort. Un vrai conte de fées version octogone.

Mention spéciale: Renan Barao-TJ Dillashaw, UFC 173, mai 2014

S’il ne rentre pas dans le top 10, c’est uniquement en raison d’un côté dernière minute pas assez dernière minute. Mais il mérite sa mention pour la surprise. A l’époque, Barao est un monstre absolu du MMA. Le Brésilien reste sur 35 combats sans défaite – 34 victoires et un no contest) en neuf ans et est rangé parmi les meilleurs combattants de la planète toutes catégories confondues. Pour beaucoup, il est même le numéro 1. L’UFC veut voir le champion des coqs (-61 kg) défendre sa ceinture contre son compatriote Raphael Assuncao. Mais ce dernier décline en raison d’une blessure aux côtes. Dillashaw, qui devait affronter Takeya Mizugaki à l’UFC 173, prend sa place à plus d’un mois et demi de l’événement – ce qui reste un bon timing pour se préparer – pour son premier main event à l’UFC. Tout sauf favori, il domine le champion avant de le terminer sur TKO au cinquième round pour devenir le nouveau roi de la catégorie dans une des plus grandes surprises de l’histoire de l’UFC

Article original publié sur RMC Sport