Ce pays va devenir le premier à interdire le mensonge en politique

La reine Elizabeth II s'adresse au Siambr (chambre) lors de la cérémonie d'ouverture du sixième Senedd, le Parlement gallois, à Cardiff, au Pays de Galles, le 14 octobre 2021. | Andrew Matthews / pool / AFP
La reine Elizabeth II s'adresse au Siambr (chambre) lors de la cérémonie d'ouverture du sixième Senedd, le Parlement gallois, à Cardiff, au Pays de Galles, le 14 octobre 2021. | Andrew Matthews / pool / AFP

«Boris Johnson est arrivé au pouvoir comme il est parti: en mentant.» C'est ainsi que Lee Waters, ancien ministre et membre du Senedd, le Parlement gallois, résume le «sombre» état de la politique britannique. Il vient de voter une loi visant à criminaliser le mensonge en politique, législation que le gouvernement travailliste gallois a promis d'appliquer d'ici aux prochaines élections législatives, en 2026. Le Pays de Galles deviendrait ainsi le premier pays au monde à punir les politiciens pour leurs mensonges et tromperies.

Adoptée ce mardi 2 juillet après une très longue journée de débats, cette proposition vient de l'opposition. Elle a été insérée dans un projet de loi qui testera l'inscription automatique des électeurs sur les listes électorales. Le gouvernement y était d'abord opposé, craignant que le Parlement ne dispose pas du pouvoir pour faire voter une telle loi.

C'est Adam Price, du parti écologiste et indépendantiste Plaid Cymru, qui a porté son amendement jusqu'au bout. Il milite en ce sens depuis 2004, lorsqu'il a essayé de destituer le Premier ministre de l'époque Tony Blair pour ses mensonges sur la guerre en Irak.

«Le mensonge en politique est une menace existentielle, plaide-t-il. Une démocratie commence à s'effondrer si les électeurs ne peuvent plus faire confiance aux élus. Alors il faut innover, essayer des choses différentes.» Adam Price veut croire au «début d'un mouvement global» qui «rendra le mensonge illégal en politique».

Concrètement, tout «parlementaire ou candidat au Senedd reconnu coupable, par une procédure judiciaire indépendante, de tromperie délibérée» sera «disqualifié», d'après Mick Antoniw, le conseiller général du gouvernement gallois. Une rétractation des propos et des excuses publiques sous quatorze jours pourront toutefois permettre d'échapper aux sanctions.

Les Britanniques n'ont jamais eu aussi peu confiance en leurs…

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