« En cas d’absence de majorité, il sera compliqué pour Emmanuel Macron de former un gouvernement »

Emmanuel Macron lors de la célébratioon de l'appel du 18 juin.   - Credit:LUDOVIC MARIN / Pool / via REUTERS
Emmanuel Macron lors de la célébratioon de l'appel du 18 juin. - Credit:LUDOVIC MARIN / Pool / via REUTERS

Qui prendra les clés de Matignon ? Au soir du 7 juillet, Emmanuel Macron devra choisir. Nommé par le président de la République, le Premier ministre est d'usage choisi parmi la majorité qui se dégage à l'Assemblée nationale. Autrement écrit, au sein du premier groupe de la chambre basse en termes de nombre de sièges. La règle relève de la tradition mais n'est pas gravée dans le marbre. Mais en cas de victoire du Rassemblement national, le chef de l'État pourrait-il tenter de jouer avec la Constitution afin d'éviter de placer Jordan Bardella à Matignon ? Le porte-drapeau du parti lepéniste a par ailleurs déjà fixé ses conditions : si sa formation politique n'obtient pas la majorité absolue, soit au moins 289 sièges, l'eurodéputé a prévenu mardi dans Le Parisien qu'il refuserait le poste de Premier ministre.

Dominique Rousseau, juriste et professeur de droit constitutionnel, décrypte pour Le Point les marges de manœuvre du chef de l'État, au lendemain des élections législatives.

Le Point : Que dit la Constitution quant à la nomination du Premier ministre ?

Dominique Rousseau : Constitutionnellement, l'article 8 est formel : le président de la République nomme le Premier ministre. Cependant, il est nécessaire de mettre cet article 8 en relation avec l'article 49 de la Constitution qui permet à l'Assemblée nationale de renverser le gouvernement en déposant une motion de censure. Ensemble, ces deux articles obligent, de facto, le président de la République à nomme [...] Lire la suite