Au Royaume-Uni, le Brexit n'a pas mis un terme aux ambitions diplomatiques

Le 14 mars 2023 à San Diego (États-Unis), le Premier ministre britannique Rishi Sunak rencontre son homologue australien Anthony Albanese et le président américain Joe Biden (en arrière-plan) dans le cadre de l'alliance Aukus entre les trois pays. | Tayfun Coskun / Anadolu Agency / AFP
Le 14 mars 2023 à San Diego (États-Unis), le Premier ministre britannique Rishi Sunak rencontre son homologue australien Anthony Albanese et le président américain Joe Biden (en arrière-plan) dans le cadre de l'alliance Aukus entre les trois pays. | Tayfun Coskun / Anadolu Agency / AFP

Le 23 juin 2016, les électeurs britanniques disaient oui au Brexit. David Cameron, le Premier ministre conservateur de l'époque, avait convoqué quelques mois auparavant un référendum visant à mettre définitivement un terme aux relations tumultueuses entre le Royaume-Uni et l'Union européenne (UE), puis s'était engagé dans la campagne en faveur du vote «Remain» (le maintien du Royaume-Uni dans l'UE), tout en expliquant qu'il n'appréciait guère Bruxelles et ses technocrates. Pris à son propre jeu, il avait inévitablement dû démissionner, laissant le pays dans un flou total.

S'ensuivit un processus de négociation long de quatre ans entre le Royaume-Uni et l'UE, afin de décider des tenants et aboutissants de la sortie des différents traités européens qui les liaient jusqu'alors. Theresa May, la successeure de David Cameron, s'y est cassé les dents une première fois, incapable d'obtenir l'approbation de son propre camp politique sur l'accord négocié avec Bruxelles. Boris Johnson y est parvenu en janvier 2020, en comptant sur une forte majorité déterminée à mettre un terme à ces discussions interminables qui déchiraient le royaume et la classe politique britannique.

Ainsi, après quarante-sept années passées dans l'UE, Londres a officiellement quitté les instances européennes. Mais il ne faut pas s'y tromper: cette sortie de l'UE n'a pas marqué le début d'une politique isolationniste.

Cela n'a jamais été envisagé par les dirigeants britanniques, comme le confie Pauline Schnapper, professeure de civilisation britannique à l'université Sorbonne Nouvelle et spécialiste de la politique européenne et étrangère du Royaume-Uni: «L'isolationnisme n'est pas un thème qui existe dans le débat politique au Royaume-Uni, bien au contraire. Il se distingue nettement des États-Unis de ce point de vue.» Le «Global Britain», qui a rythmé la politique étrangère outre-Manche entre 2016 et 2021,…

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