Sénégal : arrestations d'opposants pour « offense », un premier mauvais signal du pouvoir ?

Au Sénégal, la diffamation et la diffusion de fausses nouvelles sont passibles de peines de prison.  - Credit:Mosa'ab Elshamy/AP/SIPA
Au Sénégal, la diffamation et la diffusion de fausses nouvelles sont passibles de peines de prison. - Credit:Mosa'ab Elshamy/AP/SIPA

Un activiste et un prêcheur. La double arrestation, cette semaine, de l'activiste Ba Diakhaté et du prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane, toujours en détention à l'heure où nous écrivons ces lignes, divise au Sénégal. En effet, les deux hommes sont accusés de « diffusion de fausses nouvelles » et « offense » à l'encontre du Premier ministre Ousmane Sonko, après l'avoir pris pour cible à la suite de ses récents propos sur l'homosexualité. Des arrestations qui interrogent plus d'un mois après l'arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye. Alors que certains y voient une contradiction avec le discours tenu jusqu'ici par le nouveau pouvoir, d'autres dénoncent une atteinte à la liberté d'expression et à la justice. Le délit d'offense au Premier ministre n'existant pas au Sénégal.

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Ce que l'on sait

L'activiste Bah Diakhaté, interpellé lundi par la Division des investigations criminelles, s'est livré dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, à des attaques contre le chef du gouvernement après une déclaration de ce dernier sur le thème de l'homosexualité à l'occasion de la visite de l'opposant de gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon.

Quant au prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao, placé en garde à vue mardi par les mêmes services, il a reproché au Premier ministre de faire preuve de complaisance vis-à-vis de l'homosexualité.

Quelques jours plus tôt, sur la scène de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, Ousmane Sonko [...] Lire la suite