Rodrigo Duterte se livre à un étonnant exercice de propagande prochinoise

C’en est presque attendrissant : “Lors de ma visite à Pékin, j’ai été tellement comblé du geste fraternel de la Chine envers nous que j’en ai presque pleuré.” Depuis sa retraite dans la ville de Davao, l’ancien président philippin Rodrigo Duterte ne tarit pas d’éloge sur son envahissant voisin chinois, à l’occasion d’une interview exclusive qu’il a accordée à trois journalistes du quotidien officiel de Pékin Huanqiu Shibao, publiée ce vendredi 12 avril.

La temporalité est cruciale, puisque, au même moment, l’actuel président philippin, Ferdinand Marcos Jr., participait au premier sommet tripartite entre son pays, les États-Unis et le Japon, à Washington. Un événement visant clairement à resserrer les rangs des alliés de la puissance américaine face à l’influence grandissante de la Chine dans le Pacifique ouest.

“Après avoir été élu président des Philippines en 2016, j’ai essayé de développer une politique étrangère indépendante, […] sans avoir à ‘ramper’ devant la politique étrangère de quelque pays que ce soit, en particulier les États-Unis.”

À l’inverse, croit se souvenir Rodrigo Duterte, “la Chine a toujours fait tout ce qui était en son pouvoir dans la région asiatique pour se rapprocher de nous et établir des relations de bon voisinage”. Une déclaration qui contraste clairement avec la réalité de ces derniers mois, laquelle voit les incidents se multiplier en mer de Chine méridionale, où des navires chinois tentent d’imposer leur souveraineté sur des archipels philippins.

“Affaires intérieures”

“Lorsque j’étais président, il n’y avait pas ce genre de querelles”, euphémise l’ancien président, pour qui le coupable est tout trouvé : “Cette zone était pacifique. Mais lorsque les Américains sont arrivés, ils ont semé la zizanie.” Il précise :

“Je suis presque certain que ce sont les États-Unis qui donnent des instructions aux Philippines, disant à l’actuel gouvernement de ne pas avoir peur de se battre [contre la Chine].”

Rodrigo Duterte en profite pour adresser des piques à son successeur, qui a, selon lui, “fait de la question de la mer de Chine méridionale et de la question de Taïwan la base de sa politique étrangère à l’égard de la Chine”.

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