« Le procureur de la CPI a délibérément attendu de pouvoir mettre en cause Israël pour incriminer le Hamas »

Ancien ambassadeur de France aux Droits de l'homme, l'avocat François Zimeray est spécialiste de droit international, et représente aujourd'hui plusieurs familles de victimes des massacres du 7 octobre.  - Credit:
Ancien ambassadeur de France aux Droits de l'homme, l'avocat François Zimeray est spécialiste de droit international, et représente aujourd'hui plusieurs familles de victimes des massacres du 7 octobre. - Credit:

Cinq incriminations, et une foule de questions. En renvoyant dos à dos le président israélien Netanyahou et les dirigeants du Hamas, contre lesquels des mandats d'arrêt pour crime de guerre et crime contre l'humanité ont été requis, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a sidéré les principales démocraties. « Une honte », a tonné le secrétaire d'État américain Antony Blinken, rappelant que le procureur Karim Khan devait prochainement rencontrer la justice israélienne, en vue d'établir une coopération pour instruire les accusations visant le président de l'État hébreu.

À la place, « le procureur est passé sur une chaîne du câble pour lancer ses accusations ». Des circonstances qui s'écartent de manière inédite des canons du droit international, et qui mettent en question, pour le département d'État américain, « la légitimité et la crédibilité de cette enquête ». Pourquoi le procureur a-t-il annulé in extremis sa rencontre avec les autorités judiciaires israéliennes ? Pourquoi a-t-il attendu sept mois avant de réclamer un mandat d'arrêt contre les instigateurs des massacres du 7 octobre, malgré les nombreuses preuves filmées par les auteurs eux-mêmes ?

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