Présidentielle 2027 : Édouard Philippe affirme se préparer de "façon détendue mais sérieuse"

L'ex-Premier ministre se dit "surpris" de l'arrivée de Gabriel Attal à Matignon tout comme par la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture. "Le plus important, c'est ce qu'on fait", a asséné le maire du Havre, appelant à des mesures de pouvoir d'achat pour les classes moyennes.

Ne pas dévier de son cap. Après l'arrivée de Gabriel Attal à Matignon, Édouard Philippe réaffirme sa volonté de se présenter à la prochaine présidentielle en 2027. Plutôt discret depuis l'automne, le maire du Havre ne veut pas rester dans l'ombre du plus jeune locataire de Matignon de toute la Ve République.

"Il y en a beaucoup qui pensent que c'est loin la présidentielle. (...) Ils ont raison, mais moi, je me prépare, je le fais de façon détendue mais sérieuse", a expliqué l'ex-Premier ministre au micro de France bleu ce vendredi midi.

"La surprise" Dati

Au-delà du message, qui lui permet de réaffirmer sa volonté de se lancer dans 4 ans dans la course à l'Élysée, ses propos sonnent comme un pied de nez à Emmanuel Macron.

En déplacement ce jeudi aux côtés de Rachida Dati, sa nouvelle ministre de la Culture, issue des LR, tout comme Édouard Philippe, le président a assuré que "2026, 2027, c'était très loin".

"Moi, je suis au travail, comme tous les ministres. Tout le monde est au boulot", a avancé le chef de l'État tout en reconnaissant que "certains" "ont des ambitions politiques" pour les municipales ou la présidentielle.

Interrogé sur l'arrivée de l'ex-ministre de la Justice rue de Valois, Édouard Philippe a d'ailleurs affiché un certain scepticisme.

"J'ai été surpris, je ne m'y attendais pas", a reconnu le maire du Havre, appelant à "la voir" concrètement à l'œuvre.

"Une certaine forme d'audace" à nommer Attal à Matignon

"Au-delà de la surprise, le plus important, c'est ce qu'on fait", a encore avancé l'ex-locataire de Matignon, alors qu'Emmanuel Macron a demandé à Rachida Dati de rendre la culture "accessible à tous".

L'arrivée de Gabriel Attal a également "surpris" l'ex-Premier ministre. Selon les informations de BFMTV, le patron d'Horizons ne voyait pas d'un bon œil l'éviction d'Élisabeth Borne et son remplacement par le ministre de l'Éducation nationale. "Ça va le ringardiser", souriait un député de premier rang à ce sujet la semaine dernière.

Régulièrement critique du chef de l'État, l'ex-chef du gouvernement n'a manifestement pas envie de régler ses comptes en public. Alors que seul un ministre Horizons est toujours au gouvernement (Christophe Béchu), Édouard Philippe, qui a boycotté une réunion avec le président en début de semaine, s'est contenté d'un lapidaire "on verra" lorsqu'il a été invité à réagir sur le sujet.

Sans cependant se priver d'appeler le président à avancer sur la question du pouvoir d'achat "chez les classes moyennes", "une question de démocratie". Lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a confirmé la baisse d'impôt de 2 milliards d'euros d'ici 2025, déjà annoncée ces derniers mois et a exclu tout retour du bouclier tarifaire pour l'électricité.

Article original publié sur BFMTV.com

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