Pourquoi Jordan Bardella a écourté sa conférence de presse après le discours de Macron sur l'Europe

Un couac de plus dans la campagne. Tandis qu'Emmanuel Macron discourait sur l'Europe à la Sorbonne jeudi 25 avril, le Rassemblement national a organisé une conférence de presse le même jour pour présenter sa vision de l'Union européenne.

L'horaire de cette réunion entre le parti à la flamme et les journalistes a d'ailleurs été avancé afin d’avoir lieu seulement quelques heures après la prise de parole du chef de l’État. Objectif avoué à BFMTV par un cadre de la campagne: installer le duel entre Jordan Bardella et Emmanuel Macron pour le scrutin des élections européennes de juin prochain.

Cette conférence de presse n'a toutefois pas du tout eu lieu comme prévu.

Retard et élocution difficile

Selon nos informations, le rendez-vous était prévu à 16h30. Dans l’après-midi du jeudi, les journalistes en charge de suivre le RN avaient reçu un mail demandant d’arriver dès 16h00 afin de pouvoir commencer la conférence de presse bien à l’heure.

Mais c'est avec de longues minutes de retard que Jordan Bardella se présente enfin au pupitre. Il est 16h52 lorsqu'il commence à parler.

Après un propos liminaire d’environ 20 minutes pendant lequel le candidat aura buté sur de nombreux mots, la tête de liste RN pour les élections européennes a quitté la salle de la conférence de presse dès la fin de son discours. Laissant alors son directeur de campagne, Alexandre Loubet, répondre seul aux questions des journalistes.

Un membre de son équipe a confié plus tard dans la soirée que Jordan Bardella ne s’était pas senti bien et qu'il n'était pas censé ne pas répondre lui-même aux questions des journalistes. Sa garde rapprochée de conclure derrière: "Il n’est pas content de lui-même".

Semaine chargée

Avant cet épisode, la semaine a été chargée en gestion de crise au Rassemblement national. Les couacs se sont multipliés autour de la campagne des Européennes.

Ainsi, le candidat mahorais annoncé par Marine le Pen elle-même depuis Mayotte a été écarté après la révélation de ses propos racistes et misogynes.

Le numéro 3 de la liste, Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, est de son côté visé par une plainte pour complicité de crimes contre l’humanité et de torture, tandis que l’allié allemand du RN au Parlement européen, l’Alternative pour l’Allemagne, n’en finit pas de lui mettre des bâtons dans les roues.

Dernier couac en date : l'assistant d’un député européen de l’AFD a été arrêté cette semaine pour espionnage au profit de la Chine. De quoi probablement surmené la tête de liste et président du parti, Jordan Bardella.

Article original publié sur BFMTV.com