Allemagne: l'assistant d'un député européen suspendu après des soupçons d'espionnage en faveur de la Chine

Un assistant d'un député européen du parti d'extrême droite allemand AfD a été arrêté puis suspendu en milieu de journée en Allemagne en raison de soupçons d'espionnage en faveur de la Chine, a indiqué le parquet fédéral ce mardi 23 avril.

L'homme, Jian Go, est accusé d'avoir espionné des opposants chinois en Allemagne et d'avoir partagé des informations sur le Parlement européen avec un service de renseignement chinois, a précisé le parquet dans un communiqué.

Sur le site internet du Parlement européen, Jian Guo fait partie de la liste des assistants accrédités de l'eurodéputé Maximilian Krah, tête de liste de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) aux prochaines élections européennes du 9 juin. Ressortissant allemand, il a travaillé comme son assistant à Bruxelles depuis 2019.

"Extrêmement grave"

Dans la foulée, la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a qualifié mardi d'"extrêmement grave" cette arrestation. "S'il se confirme que les services de renseignement chinois ont espionné le Parlement européen de l'intérieur, il s'agirait d'une attaque contre la démocratie européenne", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Les écologistes européens ont, eux, pressé la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, d'accélérer l'enquête sur les liens entre certains députés et des puissances étrangères.

La veille, trois autres Allemands suspectés d'espionnage pour le compte des services secrets chinois (MSS) avaient déjà été arrêtés dans l'ouest du pays.

Les trois suspects, identifiés comme Herwig F. et le couple Ina F. et Thomas R., "sont fortement soupçonnés d'avoir travaillé pour un service secret chinois à partir d'une date non exactement définie avant juin 2022", a écrit le parquet fédéral, chargé des affaires d'espionnage, dans un communiqué.

Pékin a nié en bloc. "La théorie de la menace d'un prétendu espionnage chinois n'est pas une chose nouvelle dans l'opinion publique européenne", a déclaré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, dénonçant une "calomnie" destinée à "détruire l'atmosphère de coopération entre la Chine et l'Europe". "Nous nous opposons fermement à ce battage médiatique et demandons instamment aux parties concernées de cesser de diffuser de fausses informations sur la soi-disant menace d'espionnage de la Chine, de mettre fin à la manipulation politique et à la diffamation malveillante à l'encontre de la Chine", a-t-il déclaré à des journalistes.

Article original publié sur BFMTV.com