"Agent de l'étranger", "flemmard", "menteur": Bardella visé par ses rivaux aux européennes
Pour la première fois ce dimanche 5 mai, les sept principales têtes de listes aux européennes ont débattu lors d'un Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première. Devant dans les sondages, Jordan Bardella a été visé par ses adversaires.
"Agent de l'étranger", "menteur", "profiteur"... La campagne des européennes connaît une nouvelle accélération, ce dimanche 5 mai, avec le premier débat réunissant les sept principales têtes de liste, invitées d'un Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première.
Jordan Bardella (RN), Valérie Hayer (Renaissance), Raphaël Glucksmann (PS-Place publique), Manon Aubry (LFI), Marie Toussaint (Les Écologistes), François-Xavier Bellamy (LR) et Marion Maréchal (Reconquête!) ont débattu autour de quatre thèmes principaux: "la guerre économique face à la Chine et aux États-Unis", "les enjeux de la défense européenne", "l'immigration et la protection des frontières du continent", et le "défi écologique".
Jordan Bardella, "un agent de l’étranger"
C'est surtout le premier débat de ce type auquel participe Jordan Bardella, premier dans les sondages, après avoir laissé l'eurodéputé Thierry Mariani et l'ancien patron de Frontex Fabrice Leggeri représenter le RN lors de deux précédentes joutes, le 10 avril et le 14 mars.
Ultra favori des élections du 9 juin, le président du Rassemblement national est crédité de 32% des intentions de vote dans un sondage Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV, loin devant Valérie Hayer (16,5%). Mordant sur l'électorat de cette dernière, Raphaël Glucksmann y recueille 12% des intentions de vote, devant Manon Aubry (8,5%), Marie Toussaint (8%), François-Xavier Bellamy (6,5%) et Marion Maréchal (5%).
Les autres candidats - Marion Maréchal et François-Xavier Bellamy exceptés - n'ont pas épargné le candidat Rassemblement national, dénonçant notamment les liens de son parti avec la Russie. Marie Toussaint a ainsi souligné que Jordan Bardella est "un agent de l’étranger", critiquant aussi le fait qu'il n'a "jamais voté en faveur de se libérer du gaz russe".
"Quand on a une telle fascination pour Vladimir Poutine, pour Bachar al-Assad, on ne peut pas venir ici et dire qu'on défend les Françaises et les Français. C'est vraiment un mensonge", a ajouté la candidate.
"Vous n'êtes pas patriote, vous êtes au service d'une idéologie", lui a lancé Raphaël Glucksmann. "Moi, j'étais du côté de ceux qui résistaient à Vladimir Poutine pendant que votre parti célébrait l'annexion de la Crimée et l'occupation du Donbass", a-t-il rappelé. "Nous ne voulons pas de petits télégraphistes du Kremlin", a encore déclaré le candidat PS-Place publique.
La candidate du camp présidentiel Valérie Hayer a elle a jugé "honteux" le "soutien" du RN à la Russie en rappelant que Jordan Bardella n'avait "jamais soutenu les condamnations (du Parlement européen) contre l'emprisonnement de l'opposant russe" Alexeï Navalny, décédé en prison depuis.
Le Rassemblement national, "hypocrite" sur l'immigration
L'engagement de Jordan Bardella en tant qu'eurodéputé a également été largement étrillé, Manon Aubry, eurodéputée aussi, dénonçant sa "flemme".
"Vous avez déposé en l'espace de cinq ans 21 amendements, quand j'en ai déposé 3.500. Vous n'êtes plus le parti à la flamme nationale, mais le parti à la flemme nationale", a lancé la tête de liste LFI. "Vous êtes un assisté, un menteur, un profiteur", a-t-elle ajouté.
Concernant l'immigration, Raphaël Glucksmann a fustigé "l'hypocrisie" du Rassemblement national. "Nous avons besoin d'une voie d'immigration légale, il faut mettre fin à l'hypocrisie (...) Vous êtes des tartuffes sur la question migratoire (...) acceptez qu'il y ait des besoins", a-t-il dénoncé.
Manon Aubry, elle, a étrillé "la politique migratoire européenne", "inhumaine et inefficace", qui a "transformé la mer Méditerranée en un tombeau à ciel ouvert", dénonçant la présence sur la liste RN de Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex. Il a "du sang sur les mains", a-t-elle estimé.