Avec la pollution lumineuse, Van Gogh pourrait-il peindre « La Nuit étoilée » aujourd’hui ?

La Nuit étoilée, l'œuvre de Vincent Van Gogh.   - Credit:DR
La Nuit étoilée, l'œuvre de Vincent Van Gogh. - Credit:DR

À l'instar de Van Gogh découvrant en Provence la puissance d'un ciel nocturne qu'il immortalisa dans sa célèbre œuvre La Nuit étoilée, Djabril Boukhenaïssi se tourne vers le ciel et nous interpelle : « Est-ce qu'aujourd'hui, en se positionnant au même endroit, il serait encore possible de produire ce tableau ? » La nuit, la Terre brille trop. Les halos, qui se forment par l'intermédiaire des molécules d'air ou des poussières soulevées par les villes, dénaturent la voûte céleste. Les étoiles sont tellement gavées de lumière qu'elles semblent éteintes.

Cette problématique a profondément inspiré Boukhenaïssi, diplômé des Beaux-Arts de Paris, et tout premier lauréat du prix Art & Environnement, une récompense décernée par la Maison Guerlain et Lee Ufan Arles, dont l’ambition est d’« encourager des productions artistiques résolument altruistes et responsables, ouvrant de nouveaux dialogues avec la nature  ». Pendant huit semaines, le peintre et graveur a bénéficié d'un espace de réflexion et de création au cœur de la cité antique *.

La disparition de la nuit

Alors que, jusqu'au 8 septembre, se tient à Arles, au sein de la Fondation Van-Gogh, l'exposition « Van Gogh et les étoiles », Boukhenaïssi exprime ses préoccupations quant aux répercussions de la disparition progressive de la nuit sur notre imaginaire collectif : « Si cette source d'inspiration poétique se tarit, cela ne peut que marquer notre relation au monde. La nuit nous offre le sentiment vertigineux de [...] Lire la suite