Des policiers du Mississippi condamnés à des peines de 10 à 40 ans de prison pour avoir torturé deux Afro-Américains

Selon l'accusation, ils ont agressé sexuellement leurs deux victimes avec un godemiché et leur ont infligé 17 décharges de taser. Ils les ont aussi humiliées en les forçant à avaler de l'alcool, de l'huile alimentaire, du lait et d'autres liquides.

Quatre anciens policiers du Mississippi ont été condamnés ce mercredi 20 et jeudi 21 mars à des peines de 10 à 40 ans de prison pour avoir torturé deux Afro-Américains en janvier 2023.

Les six policiers blancs de cet Etat du Sud impliqués dans ces violences avaient plaidé coupable en août dernier. Ils ont reconnu avoir torturé leurs deux victimes pendant deux heures avec un godemiché, des tasers et une épée, l'un d'entre eux ayant même tiré dans la bouche de l'une d'entre elles. Ce policier avait été condamné lundi à 20 ans de prison et un autre à 17 ans et demi.

Deux autres, Christian Dedmon, 29 ans, et Daniel Opdyke, 28 ans, ont été condamnés ce mercredi 20 respectivement à 40 ans et 17 ans et demi de prison. Le premier a reçu la peine la plus lourde en raison de son implication dans les pires tortures à caractère sexuel.

Brett McAlpin, 53 ans, et Joshua Hartfield, 32 ans, ont été à leur tour condamnés ce jeudi respectivement à 27 et 10 ans de prison.

Tentative de destruction des preuves

En janvier 2023, ces six policiers appartenant à une équipe réputée pour sa brutalité étaient entrés "sans mandat, ni justification" dans une maison de Braxton, une petite ville où leur avait été signalée une activité suspecte, selon des documents judiciaires.

Y trouvant deux hommes noirs, ils les avaient alors menottés et proféré des "insultes raciales".

Leur calvaire a culminé lorsque l'un des policiers a mis son arme de service dans la bouche d'un des deux hommes. Pour l'effrayer, il a d'abord pressé la détente après avoir retiré une balle du chargeur. Lors d'une seconde tentative, la balle est en revanche partie et a brisé la mâchoire de la victime avant de ressortir par l'arrière de son cou, selon le dossier d'accusation.

Les policiers ont alors laissé leurs victimes dans une mare de sang pendant de longues minutes, tandis qu'ils se concertaient pour couvrir cette bavure. L'équipe a détruit la vidéosurveillance de la maison, l'une des douilles utilisées et a tenté de brûler les vêtements des victimes pour faire disparaître les preuves, selon l'accusation.

Les policiers ont également placé un pistolet à grenaille sur l'une des victimes et de la méthamphétamine sur les lieux pour justifier a posteriori leur entrée dans la maison. Ils ont ensuite rédigé des rapports mensongers et ont menti de manière répétée aux enquêteurs.

Article original publié sur BFMTV.com

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