Kendji Girac : la conférence nationale des procureurs répond aux critiques sur le traitement de l’affaire

Kendji Girac : la conférence nationale des procureurs répond aux critiques sur le traitement de l’affaire (Photo du procureur de Mont-de-Marsan Olivier Janson lors de la conférence de presse sur Kendji Girac le 25 avril 2024)
GAIZKA IROZ / AFP Kendji Girac : la conférence nationale des procureurs répond aux critiques sur le traitement de l’affaire (Photo du procureur de Mont-de-Marsan Olivier Janson lors de la conférence de presse sur Kendji Girac le 25 avril 2024)

JUSTICE - Le procureur de Mont-de-Marsan, Olivier Janson, a révélé beaucoup de choses sur la vie privée de Kendji Girac, voire un peu trop selon les critiques. Mais il est pourtant resté dans les clous, souligne la conférence des procureurs dans un communiqué publié ce vendredi 26 avril.

Les managers de Kendji Girac dénoncent la « divulgation de sa vie privée » après la conférence de presse du procureur

Jeudi 25 avril, après l’audition du chanteur et de sa compagne, l’enquête s’est concentrée sur l’hypothèse d’une simulation de suicide sur fond de conflit conjugal. Le procureur a fait part des avancées des investigations au public lors d’une conférence de presse qui a duré une heure et demie. Il faut dire que les détails privés ont été nombreux lors de sa prise de parole : addiction à l’alcool et à la cocaïne, disputes conjugales, intégration de la compagne du chanteur dans la communauté des gens du voyage, scolarisation de leur enfant…

Dans un communiqué envoyé à l’AFP l’équipe de Kendji Girac a par la suite dit « regretter » que le magistrat « ait cru bon de divulguer l’intimité de la vie privée et familiale de Kendji Girac (...) et ce sans nécessité au regard de l’enquête en cours ».

Les membres de l’équipe soulignaient également le fait qu’il s’agit d’un « homme discret et réservé par nature », qui n’a donc pas l’habitude de s’épancher de la sorte sur les parties les plus intimes de sa vie, même sur les réseaux sociaux. Pointant l’absence de « poursuite » à l’encontre du chanteur, ils demandent désormais « aux médias » « de respecter le temps de convalescence » du chanteur.

Une position partagée notamment pas le chanteur Vianney, mais aussi par Jacques Dallest, ancien procureur général sollicité par franceinfo : « Je n’aurais pas parlé de sa vie privée, ni de sa consommation de cocaïne, parce que ce n’est pas lié directement aux faits ». Il dénonce par ailleurs le format de la conférence « une heure et quart sur une affaire sous prétexte que la victime est une personne connue. »

Éclaircissement sur les règles en vigueur

Ce vendredi, face à la polémique, la conférence des procureurs a rappelé les règles applicables en matière de communication sur des enquêtes en cours, citant l’article 11 du Code de Procédure Pénale. Ceci « à la demande de plusieurs médias » à la suite de la conférence de presse du 25 avril.

Ainsi, on peut lire, souligné en gras, qu’afin « d’éviter la propagation d’informations parcellaires ou inexactes ou pour mettre fin à un trouble à l’ordre public ou lorsque tout autre impératif d’intérêt public le justifie » le procureur de la République peut « rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des charges retenues contre les personnes mises en cause. »

À la fin de ladite conférence, Olivier Janson a expliqué s’être entretenu avec Kendji Girac et sa compagne avant de s’adresser à la presse « pour leur annoncer (ses) conclusions ». À en croire le magistrat, ils étaient donc prévenus que ces éléments seraient rendus publics pour faire toute la lumière sur cet incident.

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