Un policier du Mississippi condamné à 20 ans de prison pour avoir torturé deux Afro-Américains
Ce policier, Hunter Elward, et cinq de ses collègues de cet État du Sud des États-Unis avaient reconnu en août avoir torturé leurs deux victimes pendant deux heures avec un godemiché, des tasers et une épée.
Un ancien policier du Mississippi reconnu coupable d'avoir torturé avec plusieurs de ses collègues blancs deux Afro-Américains a été condamné ce mardi 19 mars à 20 ans de prison.
Hunter Elward, 31 ans, a été condamné à 20 ans et un mois de prison et Jeffrey Middleton, 46 ans, à 17 ans et demi. Les quatre autres prévenus se verront signifier leur peine ce mercredi et ce jeudi.
"Le ministère de la Justice fera rendre des comptes aux agents qui violent les droits constitutionnels et trahissent ainsi la confiance de la population", a réagi dans un communiqué le ministre, Merrick Garland.
En janvier 2023, ces six policiers appartenant à une équipe réputée pour sa brutalité étaient entrés "sans mandat, ni justification" dans une maison de Braxton, une petite ville du Mississippi, où leur avait été signalée une activité suspecte, selon des documents judiciaires.
Un calvaire qui a duré deux heures
Y trouvant deux hommes noirs, ils les avaient alors menottés et proféré des "insultes raciales". Selon l'accusation, ils ont agressé sexuellement leurs deux victimes avec un godemiché et leur ont infligé 17 décharges électriques avec leurs tasers. Ils les ont aussi humiliées en les forçant à avaler de l'alcool, de l'huile alimentaire, du lait et d'autres liquides.
Ce calvaire, qui a duré environ deux heures, a culminé lorsque Hunter Elward a mis son arme de service dans la bouche d'un des deux hommes. Pour l'effrayer, il a d'abord pressé la détente après avoir retiré une balle du chargeur. Lors d'une seconde tentative, la balle est en revanche partie et a brisé la mâchoire de la victime avant de ressortir par l'arrière de son cou, selon le dossier d'accusation.
Les policiers ont alors laissé leurs victimes dans une mare de sang pendant de longues minutes, pendant qu'ils se concertaient pour couvrir cette bavure.
L'équipe a détruit la vidéosurveillance de la maison, l'une des douilles utilisées et a tenté de brûler les vêtements des victimes pour faire disparaître les preuves, selon l'accusation. Les agents ont également placé un pistolet à grenaille sur l'une des victimes et de la méthamphétamine sur les lieux pour justifier a posteriori leur entrée dans la maison.
Ils ont ensuite rédigé des rapports mensongers et ont menti de manière répétée aux enquêteurs.