Tours : un prêtre retraité mis en examen pour viols sur deux femmes

Le prêtre, placé sous contrôle judiciaire, a été mis en examen ce jeudi 26 avril pour "viols par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction" sur deux femmes adultes.

Un prêtre retraité a été mis en examen ce jeudi 26 avril par une juge d'instruction de Tours pour "viols par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction" sur deux femmes adultes côtoyées à l'occasion de son ministère, a-t-on appris ce vendredi auprès du parquet, confirmant une information de Sud-Ouest.

Le religieux est également mis en examen pour "agression sexuelle par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction" sur une troisième femme adulte, côtoyée également dans son ministère, a précisé Catherine Sorita-Minard, procureure de la République à Tours.

Les faits se seraient produits sur une longue période, "entre 2008 et 2017", notamment à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et à Bordeaux, a indiqué la magistrate.

Le prêtre, né en 1947 à Pau et à la retraite, est domicilié en Indre-et-Loire. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Selon Sud-Ouest, le prêtre appartiendrait à la Communauté de l'Emmanuel, de même que les victimes, des religieuses.

Sollicité par l'AFP, le diocèse de Bordeaux n'a pas souhaité s'exprimer sur cette affaire.

L'avocat du prêtre, Me Charles Dufranc, a estimé que "la qualification de viols est complètement hallucinante".

"Il s'agit d'une procédure singulière qui concerne des relations entre personnes majeures consacrées par l'Église catholique, ayant fait voeux de chasteté des deux côtés. Ce sont donc des relations coupables au sein de l'Église, même si consenties", a-t-il déclaré.

Selon lui, "ce sont des faits qui ne sont pas sexuels", mais il s'agirait de massages, bisous sur la joue ou une prise dans les bras.

"En tant que prêtre catholique, c'est évident qu'il a commis des fautes parce qu'il a eu un comportement qui n'est pas acceptable par l'Église. Il a eu une sanction de la part de l'Église catholique et il a purgé cette sanction. Mais la loi pénale laïque ne punit pas ce type de comportement (...) Ce dossier n'existerait pas si cet homme n'était pas prêtre catholique, on ne reprocherait jamais à un citoyen ordinaire ce qu'on lui reproche à lui", a ajouté l'avocat.

Selon son site internet, la communauté de l'Emmanuel "rassemble des laïcs (mariés, célibataires, consacrés dans le célibat) et des prêtres, qui vivent au coeur du monde et se mettent ensemble au service de la mission de l'Église catholique par l'adoration, la compassion et l'évangélisation".

Article original publié sur BFMTV.com