En pleine canicule, l’Argentine “nationalise” sa principale compagnie d’électricité

“Un gouvernement dans l’impasse”, titre le quotidien d’opposition La Nación. “Une lueur d’urgence”, estime, lui, en première page, le journal de gauche Página 12, proche du gouvernement du président, Alberto Fernández. La “saisie”, lundi 20 mars, de la principale compagnie d’électricité d’Argentine, qui alimente une grande partie de la métropole de Buenos Aires, a relancé les polémiques sur la politique économique du gouvernement.

La Une du quotidien Página 12 du mardi 21 avril 2023.. Página 12
La Une du quotidien Página 12 du mardi 21 avril 2023.. Página 12

Edesur, filiale du groupe italien Enel, a été “nationalisée” pour “non-respect de son contrat”, a annoncé le ministre de l’Économie, Sergio Massa, repris dans cet article de Página 12. L’Argentine, et Buenos Aires en particulier, a traversé quinze jours d’une très forte chaleur, et la grogne montait chez les consommateurs face aux coupures d’électricité, de plusieurs heures, parfois de plusieurs jours, en plein été austral. Le thermomètre a atteint jusqu’à 38 °C.

Pour le ministre, “des situations comme celles-ci sont intolérables”. Edesur sera désormais sous contrôle gouvernemental durant six mois au moins. Le gouvernement a par ailleurs porté plainte contre l’entreprise devant la justice pénale et réclamé 2,7 milliards de pesos, soit 12 millions d’euros, pour rembourser les clients affectés.

La compagnie, dont les dirigeants ont interdiction de quitter le pays, n’a pas réagi officiellement et, mardi 21 mars, le gouvernement n’écartait pas la possibilité de lui retirer sa concession définitivement.

“Une très bonne nouvelle”

En pleine année électorale, avec un scrutin présidentiel prévu fin octobre, “la prise de contrôle d’Edesur est une très bonne nouvelle”, commente dans cet éditorial Página 12 :

“Elle pose une bonne question qui dure depuis toujours : qu’apporte le secteur privé de la distribution d’électricité dans la région de Buenos Aires ? […] Très peu ou rien du tout. Il faut réfléchir à la question de savoir comment l’État peut récupérer les services publics.”

L’État fixait déjà le prix de l’électricité, très contrôlé. Pour La Nación, “l’entreprise pourrait dire : comment va-t-on investir avec des retards de tarifs sidéraux par rapport à l’inflation ?”. Une inflation qui est de 102,5 % entre février 2022 et février 2023. Depuis plusieurs mois, Enel cherchait à se séparer d’Edesur.

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