"Il y a peu de chances qu'on y échappe": l'obésité inquiète jusque dans les rangs de l'armée

Pour le médecin-général des armées, la Grande Muette a "peu de chances" d'échapper à la problématique. En visite à Brest (Finistère) ce jeudi 21 mars, Jacques Margery a affirmé que l'armée française est "extrêmement vigilante" sur l'obésité et l'obstacle qu'elle représente pour le recrutement de nouveaux soldats.

"L'armée américaine va être confrontée à cette problématique-là. Et, nous aussi, on y est extrêmement vigilant", a déclaré le directeur central du Service de santé des armées (SSA), en commentant des articles de presse. Ce mois-ci, l'hebdomadaire Le Point a notamment consacré une enquête sur cette question.

Une armée "à l'image de la société"

"C'est une réalité de santé publique, il y a peu de chances et peu de risques qu'on échappe à ces problématiques-là", a-t-il ajouté, au cours d'une rencontre avec la presse à l'hôpital d'instruction des armées Clermont-Tonnerre.

"Malgré le soin qu'on peut avoir à organiser de la prévention contre la malbouffe, la cigarette, la sédentarité, l'armée française est à l'image de la société française. Les armées sont à l'image de la société d'où elles viennent".

Sur la population en âge de servir dans l'armée américaine (17-42 ans), seul un Américain sur trois serait apte à combattre au vu de son indice de masse corporelle (IMC) et de son activité physique, selon une étude publiée par l'American Journal of Preventive Medecine en septembre 2022. Un phénomène qualifié de "Too fat to fight" ("Trop gros pour combattre").

Plus d'un tiers des effectifs en surpoids

"Si faire la guerre, ça justifie d'avoir une certaine agilité, de courir assez vite et de résister à des températures de -15°C dans une tranchée en Ukraine, c'est sûr qu'il vaut mieux être en bonne santé", a commenté Jacques Margery.

"A nous de prendre des gens peut-être avec un petit surpoids, peut-être pas apte à courir, à faire du sport (...) et à les amener à garder une hygiène de vie, un niveau de forme qui fait qu'ils restent en bonne santé aussi longtemps que possible", a-t-il ajouté.

En France, la prévalence de l'obésité était évaluée à 9,6% dans les forces armées en 2017, avec 36,1% des effectifs en surpoids, selon le résumé d'une thèse soutenue en 2019 par le Dr Livia Mannaioni et publiée sur le site du ministère des Armées. C'est dans la gendarmerie nationale que l'IMC était le plus élevé, avec la moitié du personnel en surcharge pondérale (50,1%).

Article original publié sur BFMTV.com