Dans les pays du Sahel, les transitions militaires n’en finissent pas

Plus le temps passe, plus les peuples voient l’horizon s’éloigner pour le retour des civils au pouvoir. Un constat qui commence d’ailleurs à agacer les citoyens, surtout dans les pays où les militaires sont dans leur troisième, voire quatrième, année de gestion des affaires publiques. C’est le cas du Mali, où la boulimie de pouvoir des colonels conduit le pays vers un vide institutionnel. En se référant au décret pris par le colonel Assimi Goïta en personne et sans pression aucune, la transition militaire dans ce pays devait prendre fin le 26 mars 2024 avec l’organisation d’une élection présidentielle.

À la grande surprise des Maliens, l’élection présidentielle n’a pas eu lieu, et, plus grave, aucun décret n’a été pris par Assimi Goïta pour proroger la durée de la transition à la même date du 26 mars 2024 [le 10 avril, le colonel Assimi Goïta, au pouvoir depuis 2021, a suspendu “jusqu’à nouvel ordre, pour raison d’ordre public, des partis politiques et des activités à caractère politique des associations”, selon le décret pris en Conseil des ministres].

Dangereux vide institutionnel

Du coup, le pays tombe désormais dans un vide institutionnel, selon plusieurs responsables politiques. Partant de ce constat, les partis politiques et les structures de la société civile se sont exprimés à travers une déclaration en date du 31 mars 2024 pour exiger du gouvernement de la transition l’organisation d’une élection présidentielle qui remettra le pouvoir aux civils dans un meilleur délai [les putschistes avaient promis de se retirer en novembre 2022].

Ils ont annoncé par la même occasion qu’ils auront recours à toutes les voies légales et légitimes pour le retour du pays à l’ordre constitutionnel normal et dans le concert des nations, gage de la stabilité politique et du développement durable du Mali.

Une transition sans fin, c’est ce dans quoi le général de corps d’armée Mamadi Doumbouya veut plonger la Guinée. Au pouvoir depuis septembre 2021, le tombeur du professeur Alpha Condé ne s’apprête pas à lâcher le pouvoir après presque trois ans de magistère. Le 27 mars dernier, il a démis de leurs fonctions les présidents des conseils municipaux et des villes en autorisant les secrétaires généraux à gérer les affaires courantes en attendant la nomination des administrateurs délégués.

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