"Il n'y a aucun plan de l'Élysée": les confidences d'un ministre après la dissolution d'Emmanuel Macron
Selon un député du camp présidentiel, "il y a un divorce entre Macron et la Macronie" depuis que le chef de l'État a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale, le soir des résultats des élections européennes.
Mercredi, c'est Conseil des ministres. Mais celui de ce mercredi 19 juin se déroule dans une ambiance pesante, à onze jours du premier tour des élections législatives anticipées convoquées par Emmanuel Macron après sa dissolution de l'Assemblée nationale.
Comme en témoignent les réactions récoltées par le service politique de BFMTV, certains ministres ont un sentiment d'abandon et sont encore sous le choc de cette annonce.
"Je pensais que tout était prêt pour cette dissolution. Mais non, il n'y a aucun plan de l'Élysée, il nous laisse tout seuls", nous confie un ministre.
Un chemin "très étroit"
Un autre ministre tente de tempérer. "Bien sûr que nous sommes tous encore sous le choc, mais c'est grâce au président de la République que nous sommes là. J'ai envie de croire au chemin qu'il perçoit même s'il semble très étroit", affirme-t-il.
"Si on est réélu, ça sera malgré Macron: il y a un divorce entre Macron et la Macronie", résumé un député de la majorité.
Preuve de cette situation, sur les 22 ministres candidats aux élections législatives, le visage du président de la République est quasiment absent des affiches officielles de campagne, quand celui du Premier ministre Gabriel Attal est presque aussi rare. Un temps bien différent de 2017.
"Il y a toujours d'autres choix"
Depuis l'annonce de la dissolution, plusieurs ténors du camp présidentiel ont déjà exprimé des réticences. On sait que Gabriel Attal a tenté le dimanche 9 juin de dissuader Emmanuel Macron et d'accepter à la place sa démission, se proposant d'être "le fusible" après la débâcle électorale de la majorité aux européennes.
Pour Yaël Braun-Pivet, jusqu'ici présidente de l'Assemblée nationale, le chef de l'État n'était pas contraint de jouer cette carte. "Il y a toujours d'autres choix", a-t-elle affirmé au lendemain de l'annonce.
De la même manière, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a estimé que la dissolution a "créé de l'incompréhension". "C'est la décision d’un seul homme, le président de la République. C'est sa prérogative, il l'a exercée", a-t-il affirmé au micro de France inter.
Emmanuel Macron s'est une nouvelle justifié sur son choix mardi: "Il fallait que les gens clarifient leur choix, parce qu'aux européennes, ils ont beaucoup voté pour les extrêmes et qu'à l'Assemblée, je n'ai qu'une majorité relative et que c'était impressionnant de désordre", a affirmé le chef de l'État aux enfants qui l'écoutaient. Avant de poursuivre: "J'ai trois ans devant moi, je ne vais pas me représenter au pouvoir. Donc j'ai dit: 'nous, on a besoin que ce soit clair' (...) Et donc c'est un moment de sursaut un peu".