Pour la NUPES, Ruffin veut une autre voie, entre le « barbecue viriliste » et « l’éloge des saucisses »

François Ruffin (ici en novembre 2018) veut une autre voie au sein de la NUPES
STR / AFP François Ruffin (ici en novembre 2018) veut une autre voie au sein de la NUPES

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François Ruffin (ici en novembre 2018) veut une autre voie au sein de la NUPES

POLITIQUE - Le débat se fait saignant, à gauche. François Ruffin publie un texte sur l’espace blog du site Mediapart, ce mercredi 14 septembre, dans lequel il tente de se départir des récents propos de Fabien Roussel sur les « allocs. » Le député insoumis déplore même le « baiser de la mort » que le chef des communistes lui assène régulièrement et tente de tracer une voie différente au sein de la Nupes. Entre la diabolisation du barbecue et l’éloge des saucisses.

« Non, avec Fabien Roussel, nous ne sommes pas d’accord. D’accord peut-être sur le diagnostic, mais pas d’accord sur l’horizon », écrit-il dès les premières lignes de sa tribune aux contours offensifs. L’élu de la Somme, qui ne cesse d’exhorter son camp à parler aux classes populaires rurales, estime ainsi que les propos du chef des rouges, sur la « gauche du travail » en opposition à celle des « allocations », entretiennent la division du peuple.

Lui, dit-il, s’il relaie le refrain sur « l’assistanat » - comme il l’a fait dans une récente interview à Alternatives économiques - c’est pour mieux réparer la fracture au sein des classes populaires, à l’image d’un « chirurgien. » Au contraire, il accuse Fabien Roussel « d’approuver », de « valider », cette ligne de rupture.

Ruffin dénonce un « tandem mortifère » au sein de la Nupes

Et François Ruffin ne s’arrête pas là. Acerbe à l’égard du chef des communistes, il n’oublie pas, pour autant, d’égratigner ses camarades écolos. Le député, électron libre du groupe insoumis depuis sa première élection en 2017, parle même d’un « tandem mortifère » sur la transition écologique au sein de la Nupes.

D’un côté, le député de la Somme cible ceux qui dénoncent le « barbecue viriliste », « une pratique populaire, qu’on trouve autour de tous les stades de foot, sur les piquets de grève, en bas des tours et dans les jardins », selon ses mots. Une allusion transparente à sa camarade Sandrine Rousseau et sa sortie sur la consommation de viande en fonction des sexes. De l’autre, « en contrepoint », certains préfèrent axer leur propos sur « l’éloge de l’avalage de saucisses », se désole-t-il, là encore en référence à la quasi-obsession viandarde de Fabien Roussel.

Le meilleur exemple, selon ses mots, d’une gauche qui s’enfermerait dans ses propres segments :« écolos des villes contre prolos des champs. »... Quitte à ce que ces figures se transforment peu à peu en « chef marketing ». C’est en tout cas ce que dit François Ruffin de son collègue Fabien Roussel : « Il tente d’occuper un segment électoral, négligé de fait par la France insoumise », à savoir, « les travailleurs des campagnes », « mais non pour les recoller au bloc, au contraire pour les séparer. Pour les mettre en opposition avec les autres, et au final les isoler. »

Car si le député de la Somme se joint, ici, au concert de critiques à l’encontre de l’ancien candidat du PCF à la présidentielle, il n’oublie pas, pour autant, son cheval de bataille : Parler à l’électorat populaire rural, en prenant en compte ses aspirations et préoccupations, pour les embarquer dans « un dessin commun » au pôle social. Pour qu’ils préfèrent la gauche au Rassemblement national. Un bloc encore « à construire », admet l’élu, avant de conclure sa tribune. Nous n’en sommes donc qu’aux amuse-bouches.

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