Nouvelle-Calédonie : nouveau conseil de défense lundi alors que la situation reste chaotique

Emmanuel Macron, ici avec Gabriel Attal et Gérald Darmanin, va président un conseil de défense et de sécurité le 20 mai 2024 pour parler à nouveau de la Nouvelle-Calédonie.
LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron, ici avec Gabriel Attal et Gérald Darmanin, va président un conseil de défense et de sécurité le 20 mai 2024 pour parler à nouveau de la Nouvelle-Calédonie.

POLITIQUE - Faire le point. Emmanuel Macron a convoqué un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale lundi à 18 h 30 « sur le suivi de la situation en Nouvelle-Calédonie » où des émeutes ont fait six morts en six jours, a annoncé l’Élysée ce dimanche 19 mai au soir.

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Aucune issue à la crise sécuritaire et politique ne se dessinait dans l’archipel lundi, jour férié, après une semaine d’émeutes en réaction à une réforme du corps électoral décriée par les indépendantistes.

Le chef de l’État avait déjà présidé un conseil de défense mercredi consacré au territoire ultramarin, pour décider d’y instaurer l’état d’urgence, puis un deuxième jeudi à l’issue duquel son Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé l’envoi de renforts de police et de gendarmerie. Malgré leur arrivée, les voies de communication restent bloquées là où les émeutiers ont installé leurs barrages, notamment dans l’agglomération de Nouméa et sur la route d’une cinquantaine de kilomètres qui mène à l’aéroport international.

Vendredi, le chef du gouvernement avait reçu à Matignon des responsables parlementaires de tous bords pour un « échange » sur la crise, où la question d’une éventuelle prolongation de l’état d’urgence a notamment été évoquée. L’Assemblée et le Sénat doivent en effet donner leur accord pour proroger cette mesure au-delà de douze jours, soit le 27 mai au soir.

Les routes encore bloquées

D’autres arbitrages sont attendus sur le maintien ou le report du Congrès devant entériner d’ici fin juin la réforme contestée du corps électoral calédonien, à l’origine de la flambée de violence, ainsi que sur la création d’une « mission de dialogue » afin de parvenir à un « accord global » entre indépendantistes et loyalistes.

Sur place, la situation reste chaotique. Les autorités françaises veulent permettre la circulation sur la voie express, mais l’objectif est loin d’être atteint. À la sortie de Nouméa, la chaussée du début de la voie express est impraticable, le bitume ayant fondu après l’incendie de nombreux véhicules, a constaté une journaliste de l’AFP. Ailleurs, la route reste encombrée à de nombreux endroits de carcasses de voitures brûlées, ferraille et bois entassés.

Le représentant de l’État central en Nouvelle-Calédonie s’est pourtant félicité lundi du « succès » du début d’une vaste opération de la gendarmerie contre les barrages sur cette route, lancée à l’aube dimanche. « Cette opération est un succès avec 76 barrages neutralisés grâce à la mobilisation des forces de sécurité intérieure, des entreprises privées et aux moyens matériels déployés sur le terrain », a expliqué dans un communiqué le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des bruits de grenades de désencerclement, utilisées par les forces de l’ordre pour disperser les émeutiers, ainsi que des cris évoquant des affrontements ont été entendus dans le quartier d’Auteuil à Dumbéa, dans l’agglomération de Nouméa, selon un correspondant de l’AFP.

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