“No Pasarán”, Aya Nakamura, Bérurier noir… des artistes français contre l’extrême droite
François Guillemot, alias Fanfan, n’est pas ravi de voir “la jeunesse emmerde le Front national” revenir dans l’air du temps. Non pas que le chanteur de Bérurier noir ait changé d’avis depuis 1985 et la sortie de Porcherie, hymne punk qui entonnait ce slogan. Mais le retour de ce mot d’ordre trahit un contexte menaçant, comme il l’expliquait à The Guardian avant le 1er tour des législatives du 30 juin : “Ça tombe à un moment extrêmement dangereux de l’histoire de France. Nous vivons un moment charnière, et je ne veux pas que des gens comme Bardella et Le Pen prennent le pouvoir, parce qu’ils seront dangereux.”
Le quotidien britannique de gauche revient sur le parcours du chanteur, et aussi de ce slogan particulier. Il avait par exemple déjà refait surface en 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen s’était qualifié au second tour de la présidentielle.
“No pasarán” déclenche une polémique
La bande-son des mobilisations contre l’extrême droite s’est enrichie d’un morceau bien plus récent, et qui a fait couler beaucoup d’encre – surtout dans la presse conservatrice européenne. No Pasarán, sorti le 2 juillet, dans l’entre-deux-tours, fait ainsi grincer le quotidien espagnol El Mundo. Citant des punchlines comme “Si les fachos passent, j’vais sortir avec un big calibre”, le journal madrilène dénonce un “lyrisme débridé”. “Plus d’une vingtaine de rappeurs signent les paroles de cette chanson, mise en musique par le compositeur Djamel Fezari. Au sein du collectif on trouve notamment Fianso, Akhenaton, Seth Gueko, Zola ou Soso Maness. Ils assument tous la ‘violence artistique’ de leur travail.”
Le son de cloche est le même, en Suisse alémanique, pour la Neue Zürcher Zeitung. Le quotidien, lui aussi classé à droite, concède qu’“il ne faut pas prendre tous les morceaux de rap au pied de la lettre”. Mais en regardant dans le détail, “beaucoup de sujets dérangeants s’invitent dans les couplets agressifs que les différents rappeurs égrènent à tour de rôle”, juge-t-il. Le journal cite en exemple des punchlines qui empruntent au complotisme, taxant les ennemis politiques des rappeurs de “francs-maçons” suceurs de sang. Il juge tout aussi “dérangeants” des messages de soutien à la Palestine, un clin d’œil au dictateur tchétchène Kadyrov ou des insultes envers l’imam français Hassen Chalghoumi.
[...] Lire la suite sur Courrier international
Sur le même sujet :
Les communautés de fans, un poids politique de plus en plus lourd
Les Lumières contre les réacs, l’autre perpétuel clivage politique français
Législatives en France : une fin de campagne marquée par la violence et le racisme
Les scientifiques français mettent en garde contre le danger de l’extrême droite