Plus longue, moins intense... Israël dit entrer dans une "nouvelle phase" de la guerre contre le Hamas

Alors que la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza est entrée dans son quatrième mois, plusieurs responsables israéliens ont défini les contours d'une "nouvelle phase", qui "durera plus longtemps".

"La guerre a changé de cap." En ce quatrième mois de guerre entre Israël et le Hamas, l'armée israélienne a annoncé ce lundi 8 janvier être entrée dans une "nouvelle phase", alors que la communauté internationale la presse d'engager une désescalade de ses opérations dans la bande de Gaza, pilonnée depuis les attaques du 7 octobre dernier sur le sol de l'État hébreu.

"L'armée israélienne a entamé une nouvelle et moins intense phase dans son invasion de Gaza", a affirmé son porte-parole Daniel Hagari au New York Times.

Une déclaration qui intervient quelques heures avant l'arrivée en Israël du secrétaire d'État américain Antony Blinken, en déplacement au Proche-Orient pour presser Israël d'adopter une stratégie militaire moins coûteuse en vies palestiniennes et empêcher un embrasement dans la région.

De nouvelles "opérations spéciales"

Depuis le 7 octobre, Israël a juré de détruire le Hamas, mouvement classé terroriste par les États-Unis et l'Union européenne, après son attaque sans précédent sur son territoire le 7 octobre, qui a tué environ 1.140 personnes, majoritairement des civils.

En réaction, l'armée israélienne a frappé sans relâche la bande de Gaza où 23.084 personnes sont mortes, majoritairement des femmes et des mineurs, selon un dernier bilan lundi du Hamas, et 132 otages sont toujours retenus par différents groupes armés palestiniens.

Samedi soir, Tsahal a assuré avoir "achevé le démantèlement de la structure militaire" du Hamas dans le nord de la bande de Gaza et se concentrer désormais sur "le centre et le sud" de ce territoire.

"La guerre a changé de cap. Mais la transition se fera sans cérémonie", a ajouté ce lundi Daniel Hagari auprès du média américain. "Il ne s'agit pas d'annonces spectaculaires."

Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant avait lui aussi lancé dans le Wall Street Journal que la guerre allait passer d'une "phase de manœuvres intenses de la guerre" à "différents types d’opérations spéciales".

Selon lui, cette phase "durera plus longtemps", sans pour autant "abandonner" l'objectif initial: démanteler militairement le Hamas. "Nous devons prendre en considération le grand nombre de civils", a-t-il poursuivi, alors que 85% de la population de la bande de Gaza a déjà été déplacée et que la situation sanitaire alerte ONG et organisations internationales.

La crainte d'une escalade des tensions au Liban

Depuis plusieurs jours, les regards sont également tournés vers la frontière nord d'Israël avec le Liban. Ce lundi, un haut responsable militaire du Hezbollah pro-iranien a été tué dans une frappe israélienne dans le sud du Liban.

Le raid est intervenu après la mort du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, et six autres responsables et cadres du mouvement islamiste palestinien dans une frappe attribuée à Israël le 2 janvier. La frappe avait visé un bureau du mouvement dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, qui a annoncé avoir lancé samedi en représailles 62 roquettes sur une base militaire dans le nord d'Israël.

Cette frappe, la première au-delà du sud du Liban, a alimenté les craintes d'une extension de la guerre entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza, qui sera au programme du déplacement d'Antony Blinken.

"La priorité n'est pas d'entrer en guerre" avec le Hezbollah, a commenté Yoav Gallant, même si "80.000 personnes (déplacées du nord d'Israël, NDLR) doivent pouvoir rentrer chez elles en toute sécurité". Il a ajouté: "Si aucun accord n’est négocié pour rendre cela possible, Israël ne reculera pas devant une action militaire."

Avant de prévenir: "Nous sommes prêts à faire des sacrifices. Ils voient ce qui se passe à Gaza. Ils savent que nous pouvons copier-coller à Beyrouth", la capitale libanaise.

Samedi à Beyrouth, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, avait déclaré que le Liban ne devrait pas être "entraîné dans un conflit régional", afin d'"éviter une escalade régionale au Moyen-Orient".

Surtout que, depuis le début de la guerre, l'Iran est accusé de jouer un rôle incontournable dans les turbulences au Proche-Orient. "Mon point de vue fondamental: Nous combattons un axe, pas un seul ennemi", a clamé le ministre de la Défense israélien. "L’Iran renforce sa puissance militaire autour d’Israël afin de l’utiliser."

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Les proches des otages du Hamas demandent des efforts accrus pour leur libération