Élimination du numéro 2 du Hamas : le chef du Hezbollah affirme que la "riposte est inéluctable"

Après l'assassinat de Saleh al-Arouri à Beyrouth, le chef du Hezbollah pro-iranien au Liban, Hassan Nasrallah, a affirmé ce vendredi 5 janvier que ses combattants "répondront à cette dangereuse violation".

Le chef du Hezbollah pro-iranien au Liban, Hassan Nasrallah, a averti ce vendredi 5 janvier qu'une riposte à l'élimination du numéro deux du Hamas palestinien, attribuée à Israël, était "inéluctable".

La frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah, "est grave et ne restera pas sans réponse", a-t-il prévenu dans un discours télévisé, assurant que son mouvement allait "répondre" sur "le champ de bataille".

"La riposte est inéluctable", a encore affirmé le chef du Hezbollah, dont le parti lance quotidiennement des attaques contre Israël à partir du sud du Liban depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.

Saleh al-Arouri et six autres responsables et cadres du Hamas ont été tués mardi soir dans cette frappe contre un bureau du mouvement islamiste palestinien, un allié du Hezbollah.

"Nous ne pouvons pas garder le silence"

Dans un premier discours au lendemain de la frappe, Hassan Nasrallah avait assuré que l'assassinat "ne resterait pas impuni", sans autre précision.

Israël, qui ne l'a pas revendiquée, a été pointé du doigt immédiatement par le Hamas, le Hezbollah et le gouvernement libanais. Un responsable américain de la Défense a aussi indiqué qu'il s'agissait bien d'une "frappe israélienne".

"Nous ne pouvons pas garder le silence sur une violation de cette magnitude car cela signifierait que tout le Liban serait exposé" à l'avenir, a souligné Hassan Nasrallah.

"Nos combattants dans l'ensemble des zones frontalières (...) répondront à cette dangereuse violation." Selon Hassan Nasrallah, les combattants du Hezbollah ont mené 670 opérations contre Israël et visé "l'ensemble des positions frontalières" depuis le 7 octobre.

175 morts

Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah, qui affirme agir en solidarité avec le Hamas, sont les plus violents depuis la guerre qui les a opposés en 2006, bien que ceux-ci soient pour le moment limités aux zones frontalières.

Les violences ont fait 175 morts au Liban, parmi lesquels 129 combattants du Hezbollah mais aussi plus de 20 civils, selon un décompte de l'AFP. Dans le nord d'Israël, neuf soldats et cinq civils ont été tués, selon les autorités.

Hassan Nasrallah a affirmé que les attaques menées par sa formation avaient placé le Liban "en position de force" en cas d'un règlement du litige frontalier avec Israël "après la fin de l'agression contre Gaza".

"Nous avons maintenant une opportunité historique de libérer complètement chaque centimètre carré de notre terre libanaise", a-t-il ajouté en référence aux territoires encore occupés par Israël après son retrait du sud du Liban en 2000.

Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a déclaré vendredi qu'Israël "préfère la voie diplomatique à la voie militaire" pour rétablir le calme à la frontière nord. "Nous préférons la voie d'une solution diplomatique via un accord, mais nous sommes proches du point de retournement du sablier", a déclaré Yoav Gallant dans une vidéo.

Les émissaires occidentaux qui s'activent pour éviter un embrasement à la frontière entre les deux pays ont proposé pour obtenir un arrêt des hostilités un règlement du litige frontalier entre le Liban et Israël, selon des sources diplomatiques occidentales.

Article original publié sur BFMTV.com

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