Manuel Bompard dénonce une "dérive autoritaire" du gouvernement

Le député insoumis s'est dit "stupéfait" après avoir rencontré le Premier ministre ce lundi 29 avril, dénonçant "la dérive autoritaire dont il est responsable".

Le député et coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard a dénoncé une "dérive autoritaire" du gouvernement après une rencontre ce lundi 29 avril avec le Premier ministre Gabriel Attal qui portait initialement sur les violences de certains mineurs.

"On a été stupéfaits par le fait que Gabriel Attal ne semble pas prendre la mesure des dérives graves dans lesquelles son gouvernement emmène le pays, et de la dérive autoritaire dont il est responsable", a affirmé Manuel Bompard à l'issue de cette rencontré qui a duré une heure environ.

"Il a l'air de considérer que finalement, c'est assez normal qu'une présidente de groupe parlementaire (Mathilde Panot, ndlr) demain soit convoquée par la police pour apologie du terrorisme, (...) qu'une formation politique d'opposition se voit annuler des conférences, qu'une candidate aux élections européennes (Rima Hassan, ndlr) soit convoquée par la police" et qu'une ministre "porte plainte désormais contre Jean-Luc Mélenchon".

La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a annoncé dimanche une plainte contre le leader de LFI pour "injure publique", après que ce dernier a dressé un parallèle entre le président de l'université de Lille et le nazi Adolf Eichmann.

A ses côtés, la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a trouvé "assez étrange" que Gabriel Attal lui dise qu'il est "contre la judiciarisation tout en posant des actes qui le font".

Sur les propositions de Gabriel Attal pour lutter contre les violences de certains mineurs, elle a estimé que le Premier ministre "préférait faire des annonces sur les sanctions" et "choisir de faire la course derrière l'extrême droite", sans donner de réponses sur "la prévention" ou l'éducation.

"L'extrême droite avait dans son programme sur l'éducation, l'uniforme. Ils en ont rêvé, la macronie l'a fait". Sur le rétablissement de l'autorité dans les établissements scolaires, "là aussi, l'extrême droite en avait rêvé. Ils l'ont fait", a-t-elle dénoncé.

Mathilde Panot s'est toutefois félicité d'avoir obtenu une "recentralisation de l'aide sociale à l'enfance", qui figurerait dans le rapport sur la décentralisation que le député Eric Woerth doit rendre vendredi. "Il est complètement injuste que des enfants, selon le département où ils vivent aient des conditions de vie différentes", a-t-elle fait valoir.

Elle a aussi jugé que la décision par la région Ile-de-France présidée par Valérie Pécresse (LR) de suspendre ses financements à Sciences Po, théâtre d'une mobilisation pro-Gaza sous tension, était "une honte et un scandale absolu".

Article original publié sur BFMTV.com