Référence à Eichmann: le gouvernement va "porter plainte" contre Mélenchon
La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau, invitée de BFMTV ce dimanche 28 avril, a annoncé que son ministère allait porter plainte contre Jean-Luc Mélenchon pour "injure publique devant un agent public".
"Cette instrumentalisation violente, avec des appels de ce type-là, est inacceptable", a dénoncé sur le plateau de BFMTV la ministre.
Mi-avril, le chef de la France insoumise avait fait un parrallèle entre le responsable nazi Adolf Eichmann - l'homme chargé de mettre en oeuvre la "Solution finale" - et le président de l'université de Lille, qui avait décidé d'annuler une conférence sur la Palestine qui était organisée sur le campus, comme le demandaient plusieurs responsables de droite.
"'Moi je n'ai rien fait' disait Eichmann. 'Je n'ai fait qu'obéir à la loi telle qu'elle était dans mon pays'. Alors ils disent qu'il obéissent à la loi et ils mettent en oeuvre des mesures immorales qui ne sont justifiées par rien ni personne", avait-il déclaré.
"C'est une injure publique"
"La majorité des conférences, des débats sont tenus dans nos universités où les présidents sont là pour assurer la sécurité de tous", a poursuivi Sylvie Retailleau, avant d'expliquer les raisons de l'annulation lilloise. "Pourquoi la conférence à Lille a été annulée après l'avoir permise? Parce qu'il y avait des manifestations qui allaient se passer et le président a eu comme information qu'il y avait un risque à l'ordre public".
Son ministère a précisé à l'AFP que "19 conférences LFI se sont tenues depuis le début de l'année dans les établissements d'enseignement supérieur français sous tutelle du ministère" et que "trois ont été annulées pour risque de troubles à l'ordre public, trois ont été non autorisées pour les mêmes raisons ou pour non respect du cadre interne à l'université".
Dans un entretien à L'Opinion dimanche, le président de l'université de Lille Régis Bordet a pour sa part affirmé que "le cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, le rectorat et la préfecture (les ont) contactés pour s'informer sur la situation. À aucun moment, il n'y a eu de leur part la moindre volonté d'influencer la décision", dit-il.