La maladie de la guerre

Messe apostolique à l'église arménienne de la ville de Goris, dans la région du Syunik. Une région hautement menacée par l'appétit turco-azéri, qui souhaite annexer cette zone située au sud de l'Arménie afin de parachever le processus génocidaire initié en 1915 par le gouvernement ottoman des Jeunes Turcs.  - Credit: Reportage photos Antoine Agoudjian pour « Le Point »

« La guerre n'est pas une aventure, la guerre est une maladie », écrit Saint-Exupéry, en exil à New York, dans Pilote de guerre. Il n'est pas certain que les étudiants mobilisés sur plus de 120 campus universitaires, principalement aux États-Unis, l'aient lu et encore moins qu'ils aient trouvé l'antidote. De Columbia à Sciences Po, le conflit israélo-palestinien n'en finit plus de provoquer des tensions. Le mouvement d'occupation, délogé par la police, comme le raconte notre correspondante aux États-Unis, Claire Meynial, s'inscrit dans la lignée de ceux de 1968, contre la guerre au Vietnam, et de 1985, contre l'apartheid en Afrique du Sud. Mais il n'échappe pas aux excès de l'époque, y compris à la banalisation de l'antisémitisme et à la glorification de la violence. Une agitation qui est du « pain bénit pour Donald Trump » en cette année d'élection américaine, note Michel Colomès.

► SILENCE. Ailleurs, la guerre est une maladie silencieuse qui n'émeut guère les facs. Celle menée par le puissant Azerbaïdjan, qui en septembre 2023 a chassé les Arméniens de leur terre ancestrale du Haut-Karabakh, vient pourtant menacer l'existence de l'Arménie, un siècle après le génocide de 1915. « Depuis la défaite arménienne de 2020, l'Azerbaïdjan mène une stratégie d'étouffement et de provocation, s'emploie à grignoter l'est de l'Arménie », rapporte Marc Nexon, envoyé spécial du Point sur la frontière entre les deux pays.

► INTÉRÊT. L'écho de la guerre résonne aussi de mani [...] Lire la suite