Une majorité d’Américains croit à tort que leur pays est en récession

Ce n’est pas une véritable récession mais plutôt une déprime générale au sujet de l’économie, estime le chroniqueur du New York Times Paul Krugman. Une “vibecession”, selon le néologisme forgé par l’analyste Kyla Scanlon.

Près de 56 % des Américains pensent que les États-Unis sont en récession économique, à en croire un récent sondage de l’institut Harris pour The Guardian, “et la majorité en attribue la faute à l’administration Biden”, fait observer le journal britannique. Ainsi, “58 % des interrogés affirment que l’économie se dégrade du fait de la mauvaise gestion de l’actuelle présidence”. Or le pays jouit d’une croissance robuste depuis la pandémie.

De mal en pis

“Ainsi 49 % d’entre eux croient que le chômage est au plus haut depuis ces cinquante dernières années, alors que le taux de chômage se situe sous les 4 %, soit quasiment son niveau le plus bas en cinquante ans”, indique même le sondage.

Et cette morosité ne s’arrange pas. “La confiance des consommateurs a atteint en mai son plus bas niveau depuis six mois”, alors que l’inflation a considérablement ralenti depuis son pic de 2022 – même si elle reste soutenue, à plus de 3 %.

Le pessimisme est particulièrement dominant du côté des électeurs républicains, selon le sondage, tandis que les électeurs démocrates sont plus partagés.

Un “vécu” positif ?

Pourtant, souligne Paul Krugman, “tous les sondages montrent que la plupart des électeurs ont une vision positive de leur propre situation financière” et même de l’état de l’économie dans leur région. De quoi étayer l’idée d’un décalage entre la réalité et les “mauvaises ondes” à l’échelle nationale.

Une thèse que l’économiste, proche des démocrates, défend de longue date, ce qui l’expose à des critiques : on lui reproche d’“ignorer le vécu des gens” au prétexte que les statistiques seraient bonnes. À tort, répond-il : ce sont les gens eux-mêmes qui, dans les sondages, déclarent que leur propre “vécu” est positif.

Reste qu’il est “étonnamment difficile” d’identifier les causes des perceptions négatives de l’économie dans son ensemble, indique Paul Krugman. Or celles-ci représentent “évidemment un problème majeur pour la campagne de Joe Biden”, à moins de six mois de l’élection présidentielle.

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