Macron et Zelensky vont discuter vendredi à Paris des "besoins de l'Ukraine" face à la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (gauche) salue le président français Emmanuel Macron lors d'une réunion bilatérale, le 5 octobre 2023 à Grenade (Espagne) (Ludovic MARIN)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (gauche) salue le président français Emmanuel Macron lors d'une réunion bilatérale, le 5 octobre 2023 à Grenade (Espagne) (Ludovic MARIN)

Le président français Emmanuel Macron recevra son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi à l'Elysée, au lendemain des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, afin de discuter des "besoins de l'Ukraine" face à la Russie, a annoncé mardi la présidence française.

"Alors que les frappes russes ne cessent de s'intensifier sur le front et sur les infrastructures énergétiques, les deux présidents évoqueront la situation sur le terrain ainsi que les besoins de l’Ukraine", dans le "prolongement de la Conférence de soutien à l'Ukraine qui s'est tenue à l'Elysée le 26 février", est-il précisé.

Emmanuel Macron avait alors annoncé des mesures pour fournir plus d'armes à Kiev et n'avait pas exclu l'envoi de soldats en Ukraine, suscitant la controverse parmi ses alliés ainsi que la colère de la Russie.

Il a promis de nouvelles annonces à l'occasion de la visite vendredi de Volodymyr Zelensky à Paris, alors que des discussions sont en cours sur l'envoi d'instructeurs militaires français en Ukraine.

Le projet d'une coalition européenne d'instructeurs pour former les troupes ukrainiennes en Ukraine, souhaité par la France, est discuté entre Européens mais apparaît loin d'être finalisé, de nombreux pays s'interrogeant sur le risque de représailles russes.

La Russie, qui revendique des avancées constantes ces dernières semaines dans l'est et le nord-est de l'Ukraine, a dit mardi ne pas exclure que ses forces puissent frapper les instructeurs français sur le sol ukrainien. Elle affirme par ailleurs qu'ils sont déjà présents sur place.

-Discours à l'Assemblée -

Le président ukrainien, qui sera accueilli par le ministre des Armées Sébastien Lecornu avec les honneurs militaires vendredi matin aux Invalides, visitera également avec lui un site du groupe d'armement franco-allemand KNDS à Versailles, près de Paris.

KNDS, un des principaux acteurs européens de l'armement terrestre - il fabrique des chars de combat, des systèmes d'artillerie ainsi que les canons Caesar que la France livre à Kiev - va s'installer en Ukraine.

Cet accord fait suite à une annonce du chancelier allemand Olaf Scholz et du président français Emmanuel Macron d'une initiative de production locale en Ukraine de pièces détachées, de munitions et, voire, à terme, d'équipements militaires complets.

Le président ukrainien prononcera aussi vendredi un discours dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.

Yaël Braun-Pivet accueillera le dirigeant à 09H30 à l'Hôtel de Lassay, puis M. Zelensky prononcera un discours devant les députés autour de 09H50, avant de s'entretenir avec la présidente de l'Assemblée nationale, qui s'était rendue en Ukraine en mars.

Dans l'hémicycle, le président des députés LR Olivier Marleix a jugé "déplacé" d'inviter, à "48 heures" des élections européennes, "le président Zelensky à venir s'exprimer devant l'Assemblée", accusant de nouveau Emmanuel Macron de "parasiter" le débat des européennes. "Cela n'enlève rien évidemment à notre soutien aux Ukrainiens", a-t-il précisé.

Un scepticisme partagé sur l'autre bout de l'échiquier politique par Jean-Luc Mélenchon.

"On ne va pas se mettre en rang pour applaudir une chose (l'invitation à l’Assemblée, ndlr) sur laquelle on ne nous a jamais demandé notre avis", a estimé le fondateur de La France insoumise, ancien député, lors d'un meeting à Evry (Essonne). "Nous ne sommes pas d'accord pour aller plus loin que là où nous sommes déjà allés. Aider l'Ukraine à résister oui, entrer en guerre non", a-t-il ajouté.

M. Zelensky est invité "à l'occasion des commémorations des 80 ans du Débarquement", dont "nous ne choisissons pas la date", le 6 juin, "à trois jours du scrutin des élections européennes", a souligné de son côté Yaël Braun-Pivet.

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