Lyssytchansk conquise, nouveau "rideau de fer"... La situation après 19 semaines de guerre en Ukraine

Lyssytchansk conquise, nouveau "rideau de fer"... La situation après 19 semaines de guerre en Ukraine

À l'Est, le conflit perdure. Plus de quatre mois de guerre entre la Russie et l'Ukraine, et aucune issue diplomatique à l'horizon. Moscou reste isolée sur la scène internationale, où Volodymyr Zelensky poursuit les prises de parole et les appels à de nouvelles sanctions. L'armée russe est toujours sur le sol ukrainien et entend asseoir sa domination dans le Lougansk avant de parachever sa conquête de l'oblast de Donetsk.

• Lyssytchansk aux mains des Russes

L'armée ukrainienne a confirmé dimanche dernier son retrait de Lyssytchansk, ville stratégique de l'est de l'Ukraine dont la prise avait été revendiquée quelques heures plus tôt par Moscou. L'armée russe affirme désormais contrôler toute la région de Lougansk.

Cette nouvelle prise permet à Moscou de progresser dans son plan de conquête de l'intégralité du Donbass, bassin industriel de l'est de l'Ukraine largement russophone et en partie contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014.

L'armée russe peut ainsi avancer vers Sloviansk et Kramatorsk, deux villes majeures situées néanmoins plus à l'ouest. Le président russe Vladimir Poutine a d'ailleurs ordonné à ses forces de poursuivre leur offensive en l'Ukraine et de "mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés".

• De nouvelles victimes dans des bombardements russes

L'armée russe progresse donc et s'empare de plusieurs villes, mais, dans le même temps, se retire à certains endroits. C'est notamment le cas sur l'île aux Serpents, une position stratégique en mer Noire conquise par Moscou et qui subissait des bombardements ukrainiens ces dernières semaines.

Cette petite île est devenue emblématique dès le premier jour de l'offensive russe lorsqu'un membre de la petite garnison ukrainienne la défendant a intimé au navire russe réclamant sa reddition d'aller "se faire foutre". Avant finalement de se rendre. L'île avait ensuite été visée régulièrement par des frappes de drones et de missiles ukrainiens. Faut-il y voir là une déroute pour l'armée russe? Pas si l'on en croit le ministère russe de la Défense qui explique que "les forces armées russes ont accompli les objectifs fixés" sur l'île.

Moscou est en effet loin d'un repli. En témoigne notamment les multiples bombardements survenus ces derniers jours, entraînant avec eux de nombreuses victimes. Au moins 21 personnes ont notamment été tuées dans des frappes sur des immeubles de la région d'Odessa. La ville de Sloviansk, l'un des nouveaux objectifs de Moscou, a également été pilonnée ces derniers jours. Conséquence directe de ces frappes: l'évacuation de la ville est actuellement en cours.

• Pour Macron, "la Russie ne doit pas l'emporter"

En déplacement en Allemagne pour le sommet du G7, Emmanuel Macron a affirmé que "la Russie ne doit pas l'emporter" en Ukraine, "parce que c’est notre propre sécurité qui s’en trouverait alors directement menacée".

Dans le même temps, l'Otan, États-Unis en tête, a promis un soutien indéfectible sur le long terme à l'Ukraine. "Nous allons rester aux côtés de l'Ukraine et toute l'Alliance restera aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra pour assurer qu'elle ne soit pas battue par la Russie", a déclaré Joe Biden en clôture d'un sommet de l'Alliance atlantique à Madrid.

• La crainte d'un nouveau "rideau de fer"

Un "rideau de fer" est en train de s'abattre entre la Russie et l'Occident, sur fond d'une crise diplomatique sans précédent en raison du conflit ukrainien, a affirmé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Le ministre russe des Affaires étrangères a fait écho à la célèbre phrase de Winston Churchill, lors d'une conférence de presse à Minsk avec son homologue bélarusse Vladimir Makeï.

Selon Sergeï Lavrov, l'UE "ne montre aucun intérêt à comprendre les intérêts" russes et ses décisions sont dictées "par Washington". Le ministre a jugé que le sommet de l'Otan qui s'est récemment déroulé démontrait que les États-Unis veulent "soumettre tous les États à leur volonté".

• Le coût de la reconstruction estimé à 750 milliards de dollars

Le coût de la reconstruction de l'Ukraine a été estimé à au moins 750 milliards de dollars par le Premier ministre Denys Chmygal. "Qui doit payer pour le plan de reconstruction, qui est d'ores et déjà estimé à 750 milliards de dollars?", a demandé l'officiel, avant de répondre qu'une "source clé" de financement devrait être la saisie des avoirs de la Russie et des oligarques russes gelés dans le cadre des sanctions internationales contre Moscou.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a par ailleurs estimé que cette reconstruction du pays "est la tâche commune de tout le monde démocratique" et "la contribution la plus importante à la paix dans le monde".

Article original publié sur BFMTV.com