LFI oppose à Emmanuel Macron et son discours à la Sorbonne l’annulation de la conférence de Jean-Luc Mélenchon

Emmanuel Macron photographié à la tête de liste Renaissance aux élections européennes, Valérie Hayer, le 17 avril (illustration).
LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron photographié à la tête de liste Renaissance aux élections européennes, Valérie Hayer, le 17 avril (illustration).

POLITIQUE - Le style de l’annonce n’a rien à envier aux codes utilisés par les stars de la musique révélant la date de leur prochain concert. « 25 avril, 11h. La Sorbonne. Je reviens vous parler d’Europe », a publié Emmanuel Macron sur le réseau social X (ex-Twitter) ce samedi 20 avril, confirmant l’organisation d’une intervention sur le modèle du discours qu’il avait prononcé au même endroit en septembre 2017, et qui fait office de référence dans le logiciel européen de la Macronie.

Sauf que, cette fois, cette intervention est organisée dans un contexte bien particulier, en pleine campagne pour les élections européennes. Qui plus est dans un moment où la candidate du camp présidentiel, Valérie Hayer, peine à imprimer (ce qui agace le chef de l’État). L’Élysée a par ailleurs dû retirer illico une vidéo montrant Emmanuel Macron aux côtés de sa candidate, pour s’éviter une possible sanction de la part la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), dans la mesure où il est interdit d’utiliser les moyens de l’État à des fins électorales.

Autre élément de contexte à prendre en compte : l’interdiction d’une conférence de Jean-Luc Mélenchon prévue à l’université de Lille jeudi 18 avril. Une annulation décidée après une campagne menée par plusieurs élus Renaissance, dont la députée du Nord Violette Spillebout qui, en plus de s’indigner sur la teneur de cette conférence consacrée à la Palestine, estimait dans un communiqué que « l’université française, libre et républicaine doit rester neutre politiquement et ne peut être utilisée à des fins électoralistes ».

Sans surprise, cette annonce présidentielle a fait tiquer les troupes mélenchonistes, qui y voient une double raison de s’en indigner : un deux-poids deux mesures concernant la conférence de Jean-Luc Mélenchon, et un discours présidentiel intervenant en pleine campagne européenne. Les députés LFI Bastien Lachaud, Nadège Abomangoli, Hadrien Clouet, Nathalie Oziol et bien d’autres ont exprimé leur indignation.

« Pas un discours de campagne »

Contacté par Le HuffPost, l’Élysée balaie ces critiques, en assurant qu’il s’agit seulement de la suite du premier discours sur ce thème prononcé au même endroit au début de son premier quinquennat, sans lien avec la bataille électorale en cours. « Il ne s’agira pas d’un discours de campagne mais bel et bien celui d’un chef d’État proeuropéen qui occupe le siège de la France depuis sept ans et qui aura à déterminer l’agenda stratégique de l’Union européenne en Conseil en juin prochain avec l’ensemble des autres chefs d’État et de gouvernement », fait encore valoir l’entourage d’Emmanuel Macron.

À noter par ailleurs que les interventions de Jean-Luc Mélenchon en facultés (qui entrent dans une stratégie électorale bien réfléchie) ne sont pas toutes interdites. Le 9 avril, le leader insoumis était du côté de la faculté de médecine de Nantes. Le lendemain, une réunion du même genre était en revanche annulée à Rennes, sur fond cette fois de menaces sur les lieux. Le triple candidat à la présidentielle et ses soutiens y voyaient déjà une décision « liberticide » prononcée pour des raisons politiques.

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