L'Espagne, la preuve que les coalitions de gauche peuvent fonctionner

Pedro Sánchez, président du gouvernement espagnol, et Yolanda Díaz, ministre du Travail et leader d'Unidas Podemos, lors de la signature d'un pacte de coalition le 24 octobre 2023 à Madrid. | Burak Akbulut / Anadolu / AFP
Pedro Sánchez, président du gouvernement espagnol, et Yolanda Díaz, ministre du Travail et leader d'Unidas Podemos, lors de la signature d'un pacte de coalition le 24 octobre 2023 à Madrid. | Burak Akbulut / Anadolu / AFP

Le 9 juin dernier, le soir des résultats du scrutin des élections européennes, Emmanuel Macron a choisi de prendre tout le monde de court. Sa décision, prise avec son conseiller Bruno Roger-Petit et quelques autres, de dissoudre l'Assemblée nationale et donc de convoquer de nouvelles élections législatives a entraîné une période de tractations dans la classe politique française.

Le locataire de l'Élysée, fier de son coup, pense rester le maître des horloges. Sa stratégie est simple: miser sur une fragmentation des partis de gauche, dont la campagne des européennes a témoigné des désaccords structurels qui les opposent, et se présenter comme le seul barrage possible au Rassemblement national (RN). Cette stratégie fut déjà la sienne lors des élections européennes de 2019, encore davantage avec la présidentielle de 2022, et il comptait bien réitérer une troisième fois cette méthode.

Mais Emmanuel Macron n'imaginait certainement pas que Marine Tondelier (Les Écologistes – Europe Écologie Les Verts), Fabien Roussel (Parti communiste français), Olivier Faure (Parti socialiste) et Manuel Bompard (La France insoumise) réussiraient à se mettre d'accord en moins de soixante-douze heures pour former un Nouveau Front populaire (NFP).

Lors d’une conférence de presse le 12 juin, face à un parterre de journalistes, le président a immédiatement tenté de décrédibiliser cette nouvelle alliance: «La gauche républicaine et ses dirigeants, qui avaient exprimé, semble-t-il, des choix clairs durant cette campagne européenne, viennent de s'allier avec l'extrême gauche, qui s'est, durant la même campagne, rendue coupable d'antisémitisme, de communautarisme, d'antiparlementarisme.»

Les jours passent, et le Nouveau Front populaire continue d'être présenté comme une alliance contre-nature, sans cohérence politique et avec un programme économique irréaliste. Mais ailleurs en Europe, d'autres pays…

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