L'Arménie reconnaît l'État de Palestine, son ambassadeur en Israël convoqué pour une "réprimande sévère"

Le ministère arménien des Affaires étrangères a annoncé ce vendredi 21 juin la reconnaissance de l'État de Palestine dans le but d'avancer vers la paix au Proche-Orient, insistant sur la "situation critique à Gaza".

Après l'Espagne, l'Irlande, la Norvège ou encore la Jamaïque ou les Bahamas, c'est au tour de l'Arménie d'annoncer sa reconnaissance de l'État Palestinien. "Réaffirmant son allégeance au droit international et aux principes d'égalité, de souveraineté et de coexistence pacifique des peuples, la République d'Arménie reconnaît l'État de Palestine", a indiqué le ministère des Affaires étrangères ce vendredi 21 juin dans un communiqué.

"Erevan désire sincèrement l'avènement d'une paix durable" dans la région, selon le ministère qui rappelle vouloir "l'instauration immédiate d'une trêve" dans la guerre à Gaza.

Hussein al-Sheikh, le secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a rapidement "salué" la décision prise par Erevan. "C'est une victoire pour le droit, la justice, la légitimité et la lutte de notre peuple palestinien pour la libération et l'indépendance", a-t-il souligné sur le réseau social X.

Dans la foulée de cette annonce, le ministère des Affaires étrangères israélien a convoqué l'ambassadeur d'Arménie pour "une réprimande sévère", indique sans plus de précision le ministère.

La guerre de plus de huit mois entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le territoire israélien, ravive les appels en faveur de la reconnaissance de l'État palestinien.

D'après la liste fournie par l'Autorité palestinienne et les dernières annonces de gouvernements dans le monde, 147 pays sur les 193 Etats membres de l'ONU ont désormais reconnu l'Etat palestinien. Mi-avril, les États-Unis ont posé leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU pour bloquer une résolution visant à ce que la Palestine devienne un État membre à part entière de l'organisation internationale.

La plupart des pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord, l'Australie, le Japon ou encore la Corée du Sud sont absents de cette liste. Emmanuel Macron s'est dit de son côté favorable à la reconnaissance d'un État palestinien, mais pas sous le coup de "l'émotion".

Une telle reconnaissance a "assez peu de conséquences pratiques", expliquait fin mai à BFMTV.com Michel Liegeois, professeur de relations internationales à l'université catholique de Louvain. La Palestine dispose par exemple déjà d'une représentation diplomatique en France, la Mission de Palestine en France, qui est traitée "pratiquement comme une ambassade", souligne-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com