L’Inde “illibérale” de Narendra Modi va-t-elle devenir la norme ?

La figure du Premier ministre semble flotter au-dessus d’une foule qui le porte et l’adule. C’est l’image qu’a choisie le magazine américain Foreign Policy pour illustrer en une le dossier qu’il consacre à la “question indienne” dans son dernier numéro.

Sur cette même image, un halo de lumière illumine le visage quasi mystique de Narendra Modi, sur un fond de couleur safran – la couleur de l’hindouisme politique tel qu’il est revendiqué par les tenants de l’hindutva, l’idéologie matrice du nationalisme hindou, teintée de références au fascisme. Et c’est bien là que se situe une partie des enjeux de cette question indienne :

“Sous la houlette du Premier ministre Narendra Modi [au pouvoir depuis 2014], la culture et la religion ont pris le pas sur la laïcité. L’Inde est en train de devenir un pays hindouiste.”

“L’Inde a toujours été une démocratie improbable”, avance l’éditorial de Foreign Policy. Mais, lors de sa formation en 1947, il s’agissait de créer une république démocratique et laïque, seule à même de réunir un tel “patchwork d’États, dont beaucoup avaient des langues, des cultures et des cuisines différentes”.

“L’idée originelle de l’Inde – sa vision unificatrice – a donné la priorité à la démocratie libérale plutôt qu’à une culture ou une religion en particulier.”

C’est désormais bien fini, tranche le magazine : “Si Modi remporte un troisième mandat, l’Inde illibérale pourrait ne pas être un accident de parcours, mais la norme.”

Pour autant, poursuit Foreign Policy, le pays s’est imposé sur la scène internationale. Au point que New Delhi tisse des liens technologiques et de défense avec Washington, tout en renforçant ses échanges avec la Russie et son précieux pétrole, placé sous sanctions commerciales occidentales. “Personne n’essaie de l’en empêcher ; tout le monde semble vouloir avoir cette économie majeure de son côté.”

À l’approche des élections législatives, dont le processus s’étale sur plus de six semaines de scrutin, du 19 avril au 1er juin, “le moment est venu de comprendre ce qui anime ce pays de 1,4 milliard d’habitants”, annonce le magazine.

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