L’histoire d’Ötzi, momie et "homme des glaces", doit être en partie réécrite

Les progrès de l’archéologie glaciaire et l’analyse des glaciers permettent de prouver que le récit expliquant la mort et la conservation de la momie d’Ötzi repose sur un certain nombre d’inexactitudes.

On pensait tout savoir sur Ötzi, l’une des momies les plus anciennes, les mieux conservées et les plus étudiées au monde. Mais l’histoire de "l’homme des glaces", âgé de 5300 ans et découvert par deux randonneurs il y a 31 ans dans les Alpes de l’Ötztal, pourrait reposer sur un certain nombre d’inexactitudes. Une étude réalisée par une équipe d’archéologues et de glaciologues norvégiens, suisses et autrichiens, publiée dans la revue The Holocene, dévoile en effet que la mort d’Ötzi et la préservation de son corps ne se sont sans doute pas déroulées de la manière retenue par le récit officiel. C’est en tout cas ce que laissent entendre l’analyse de l’évolution des glaciers alentour et, surtout, les progrès de l’archéologie glaciaire. On pensait tout savoir sur Ötzi, mais en réalité, il faut revisiter l’histoire de sa mort depuis le début.

L’histoire d’Ötzi, "l’homme des glaces", doit être en partie réécrite

L’explication initiale sur laquelle repose toute l’histoire de la conservation d’Ötzi a été fournie par l’archéologue autrichien Konrad Spindler. Selon sa reconstitution, Ötzi aurait fui la vallée un jour d’automne, à la suite d’une altercation ; blessé et son équipement endommagé, il se serait dirigé vers le col du Tisenjoch, où il serait mort de froid dans une ravine qui ne contenait pas encore de neige, à l’endroit même où ses restes ont été retrouvés momifiés. Au cours de l’hiver suivant, il aurait rapidement été recouvert d’une couche de glace et aurait ainsi reposé sous un glacier en mouvement jusqu’à ce que la glace fonde à l'été 1991, au moment de sa découverte.

Bien qu’il ait été remis en cause plusieurs fois par la suite, c’est ce récit qui a été largement retenu, en particulier par le musée d’archéologie du Haut-Adige à Bolzano (Italie), où Ötzi est conservé. Il présente pourtant plusieurs incohérences et, surtout, ne correspond plus à l’état de la recherche en archéologie glaciaire, qui a considérablement évolué au cours des deux dernières décennies.

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