L’exercice du pouvoir a-t-il “adouci” Giorgia Meloni ?

C’est l’histoire d’une enquête qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Nous sommes le 13 juin 2024 et, tandis que Giorgia Meloni, auréolée de sa récente victoire aux européennes, accueille ses invités au G7 qui se tient en Italie, le média Fanpage publie un reportage choc. Filmé en caméra cachée, il montre des militants du mouvement de jeunesse du parti de la Première ministre, Fratelli d’Italia, entonner des chants fascistes et crier des “Sieg Heil” lors de plusieurs événements privés.

Une nouvelle fois, les racines postfascistes de son parti rattrapent Giorgia Meloni alors que depuis son élection, en septembre 2022, elle n’a eu cesse de se présenter comme la représentante d’une droite modérée.

Quelques heures après la fin du G7, le 15 juin, le chancelier allemand Olaf Scholz rappelle que “Meloni est à l’extrême droite du spectre politique”, l’écartant ainsi des jeux politiques sur les prochaines nominations à la tête de l’Union européenne.

Dérapages verbaux et pragmatisme économique

Mais ce cordon sanitaire dressé autour de Meloni a-t-il encore un sens au vu de la ligne tenue par la Première ministre depuis son accession au pouvoir ? La Stampa penche pour le non, car ce gouvernement, argumente le média libéral, a prouvé son sérieux. Et ce dans plusieurs domaines.

“L’examen de la fiabilité économique a été passé, estime ce journal d’opposition, puisque la Première ministre a renoncé aux projets dépensiers concernant les retraites, les baisses des taxes sur les carburants ou encore la suppression de la redevance télé.” Un jugement auquel le plus conservateur Il Messaggero se range aussi lorsqu’il se félicite du chemin “emprunté par l’exécutif, qui a choisi la voie du pragmatisme ou du réalisme économique”.

Néanmoins, à l’aube de la prise de pouvoir de Fratelli d’Italia, le chapitre économique n’était pas celui qui inquiétait le plus les observateurs, qui se demandaient plutôt si l’arrivée de Meloni pouvait entraîner un recul des droits dans la péninsule. Un scénario qui ne s’est pas produit, assène encore La Stampa, qui parle d’un “examen de fiabilité démocratique passé”.

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