Législatives en France : le Portugal tremble pour l’Europe

Luis Montenegro (à gauche) , le Premier ministre portugais, et Emmanuel Macron (à droite), le président français, avant un déjeuner de travail, le 19 juin à l'Elysée (Paris).  - Credit:Thibault Camus/AP/Sipa
Luis Montenegro (à gauche) , le Premier ministre portugais, et Emmanuel Macron (à droite), le président français, avant un déjeuner de travail, le 19 juin à l'Elysée (Paris). - Credit:Thibault Camus/AP/Sipa

Une fois n'est pas coutume au Portugal, les regards sont tournés vers la France. Le petit pays ibérique, situé aux confins de l'Europe de l'Ouest, observe avec des yeux ronds l'épisode politique de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, provoquant de fait des élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains.

Comme en France, les Portugais analysent avec lucidité le coup politique tenté par Emmanuel Macron : le jeune président français a convoqué des élections législatives anticipées en mode express, misant sur les divisions de la gauche (qui s'est finalement unie sous la bannière du Nouveau Front populaire), pour se présenter comme le seul recours possible face au Rassemblement national (RN), grand vainqueur des dernières élections européennes en France. « Le sort pourrait se retourner contre le sorcier », analyse le quotidien Público.

L'Europe bloquée ?

Certes surprise et parfois consternée, la presse lusitanienne s'inquiète surtout des conséquences du vote des Français sur l'avenir de l'Union européenne, à laquelle les Portugais sont globalement plus attachés que les Français, probablement parce que le pays est un bénéficiaire net de la solidarité européenne sur le plan budgétaire (+ 17,67 milliards entre 2014 et 2020), à la différence de la France (- 44,6 sur la même période).

Público, qui prédit une victoire du RN obligeant probablement Macron à une cohabitation, met en garde : « Cette situation pourrait bloquer la [...] Lire la suite