Législatives 2024 : participation, barrage, « moutons noirs »… Ces clés qui vont faire le second tour

Le Rassemblement national sera-t-il le grand vainqueur des élections ? Quelques éléments de réponse avant le second tour.

Trois questions pour un scrutin. Les Français sont appelés à choisir leurs députés dimanche 7 juillet au second tour des élections législatives. Avec un enjeu crucial : le Rassemblement national, qui vient de gagner les européennes et le premier tour des législatives, va-t-il arriver au pouvoir ?

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La réponse dépendra, notamment, des points clefs que nous vous expliquons dans la vidéo en tête de l’article. À savoir : le degré de banalisation du parti d’extrême droite après un entre-deux-tours marqué par la multiplication de cas sulfureux parmi ses aspirants députés ; l’état du « front républicain » et du report de voix entre la macronie et la gauche et, enfin, le taux de participation après le boom du premier tour.

Les « moutons noirs » vont-ils enrayer la dynamique ?

Premier point : la normalisation du parti d’extrême droite, ou plutôt les limites de sa stratégie, alors que l’on ne compte plus les candidats épinglés pour des propos racistes, antisémites ou homophobes.

Deux exemples, tirés d’une centaine : dans le Calvados, une candidate du Rassemblement national a dû renoncer après la publication d’une photo d’elle avec une casquette nazie sur la tête. Une autre est épinglée pour avoir mené une prise d’otage armée dans les années 1990.
Sans parler de la ribambelle de candidats aux propos sulfureux.

Rien de trop problématique pour Marine Le Pen et Jordan Bardella. La première évoque des « moutons noirs » quand le second reconnaît des « brebis galeuses. » Qu’importe, ces profils ont en tout cas ébréché comme rarement la stratégie de ripolinage patiemment mise en place par le parti d’extrême droite. De quoi enrayer sa dynamique irrésistible ?

On en vient donc à la deuxième grande question de ce scrutin : le barrage à l’extrême droite, va-t-il tenir ? Cette semaine, 200 candidats de gauche ou du camp présidentiel pourtant qualifiés pour le second tour se sont désistés.

Le but ? Faire converger les voix anti-RN sur un seul prétendant dit « républicains » pour battre l’extrême droite. Mais ce phénomène sera-t-il suivi d’effet ? Le rejet de Bardella et de ses candidats sera-t-il assez mobilisateur pour les électeurs ?

En réalité, le choix n’est pas si simple comme le montrent les sondeurs. Dans le Calvados par exemple, les sympathisants de gauche sont appelés à voter pour Élisabeth Borne, la première ministre de la réforme des retraites. Et dans le Nord, pour Gérald Darmanin, celui qui a porté la loi immigration.

À l’inverse, certains électeurs centristes auront bien dû mal à soutenir un candidat de la France insoumise, mouvement qu’Emmanuel Macron n’a eu de cesse de cibler. D’un côté, comme de l’autre, les attaques violentes de ces derniers mois pourraient laisser des traces et in fine affaiblir le barrage.

Dans ce contexte, la participation sera évidemment un point clef du scrutin. L’engouement pour le premier tour a été inédit pour une élection législative au 21e siècle : 67 % des Français se sont rendus aux urnes.

Selon les études, ce phénomène a essentiellement servi le Rassemblement national et le camp présidentiel. Tous deux ont grappillé 2,8 millions de voix par rapport aux européennes.

Qu’en sera-t-il ce dimanche 7 juillet ? La participation pourrait de nouveau être massive.

Mais sans que cela soit bon signe cette fois-ci pour le RN. L’engagement des électeurs pourrait plutôt refléter la vigueur du Front républicain, malgré tout. Réponse dimanche soir, à 20 heures.

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