Législatives 2024 : le Nouveau front populaire répond à Macron qui le cible avec les mots de l’extrême droite

Emmanuel Macron a accusé la gauche de défendre un « programme immigrationniste » à l’occasion des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

Emmanuel Macron avait assuré qu’il ne serait pas omniprésent dans la campagne. Pour autant, le président de la République continue à distribuer les coups (polémiques) contre ses adversaires. En marge d’un déplacement mardi 18 juin, il a ainsi jugé le programme du nouveau Front Populaire « totalement immigrationniste ». Programme « humaniste » réplique la gauche, lui reprochant de reprendre des termes de l’extrême droite.

Législatives : « Un Front populaire d’extrême gauche », l’argument risqué (et trompeur) de la Macronie

« Ce n’est pas un programme social-démocrate (...) c’est un programme totalement immigrationniste », a assuré le chef de l’État lors d’un échange avec des journalistes, en marge d’un déplacement à l’Île-de-Sein dans le Finistère. Il n’a pas précisé quelles mesures il visait.

Outre l’abrogation de la loi asile-immigration, le programme du nouveau Front Populaire propose la création d’un « statut de déplacé climatique » et la régularisation des travailleurs et parents d’enfants scolarisés.

Macron accusé de menacer le « barrage » à l’extrême droite

Alors que le Rassemblement national a réalisé une percée aux européennes et que Jordan Bardella a fait de l’immigration l’une de ses « priorités » en cas de nomination à Matignon, les propos du président de la République ont été dénoncés comme susceptible de faire sauter le « barrage » contre l’extrême droite. « Barrage… toutes vannes ouvertes. Les mots finissent par manquer devant tant d’inconséquence et de cynisme » réagit ainsi le numéro un du PS Olivier Faure. « Ce président est en train d’épouser tous les propos les plus populistes qu’il a dénoncés pendant si longtemps. Comment se fait-il que cet homme élu et réélu pour faire face à l’extrême droite enchaîne les reprises du discours de l’extrême droite ? », ajoute-t-il sur RTL.

Jean-Luc Mélenchon sonne lui « l’alerte », s’interrogeant sur la volonté d’Emmanuel Macron de « couper les routes de la résistance au RN au deuxième tour ». « Macron a choisi son camp. Pour lui, mieux vaut le national autoritaire que le Front populaire », abonde le député sortant François Ruffin.

C’est un programme « humaniste » qui repose sur « deux piliers » : « agir sur les causes de l’immigration » et assurer un « accueil digne » a aussi répondu Manon Aubry sur CNews ce mercredi 19 juin.

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