Législatives 2024 : « En cohabitation, il y a une exigence de codécision » en matière militaire

INTERVIEW - Thibaud Mulier, constitutionnaliste, assure qu’il n’est pas simple de savoir si le titre de « chef des armées » du président dans la constitution est si honorifique que le dit Marine Le Pen

La cohabitation Macron/RN a-t-elle déjà commencé ? Dans une interview au Télégramme, Marine Le Pen a déclaré que le statut de « chef des armées » du président de la République était « honorifique ». Autrement dit : si le gouvernement est du Rassemblement national, c’est bien Jordan Bardella et non Emmanuel Macron qui aura la main sur les décisions militaires.

Jusqu’à présent, la règle absolument non écrite du « domaine réservé » présidentiel sur la défense et la diplomatie s’est plutôt globalement appliqué lors des précédentes cohabitations. Mais qu’en est-il vraiment ? 20 Minutes a demandé à Thibaud Mulier, constitutionnaliste et maître de conférences en droit public à l’université Paris-Nanterre.

Le président de la République est chef des armées dans la Constitution. Mais est-ce aussi symbolique que le dit Marine Le Pen ?

Bienheureux celui qui pourrait vous répondre oui ou non. Chef des armées, dans l’histoire, c’est plutôt vu comme honorifique, mais un hononeur qui n’est pas à négliger. C’est la soumission du pouvoir militaire au pouvoir civil qui est retranscrite à travers cette formule. Mais sous la Ve République, c’est difficile de répondre franchement, d’autant plus que le président (...) Lire la suite sur 20minutes

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