Législatives 2024 : le programme du Nouveau Front populaire attaqué, les archives de 1936 à la rescousse

Avec ce parallèle avec 1936, la coalition de gauche veut s’inscrire en héritière du Front populaire de Léon Blum.

Olivier Faure et Marine Tondelier, tous les deux membres du Nouveau Front populaire, le 17 juin 2024.

POLITIQUE - C’était il y a 88 ans… Attaqué sur son programme économique jugé irréaliste et menaçant de « faire couler la France comme le Titanic », le Nouveau Front populaire a ressorti ce jeudi 20 juin des archives datant de 1936 pour montrer qu’à l’époque déjà, les idées du Front populaire première version étaient dénigrées par l’opposition et dans la presse. Ce qui n’a pas empêché la coalition de voter des lois qui restent aujourd’hui encore une référence du modèle français.

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C’est la secrétaire nationale des Écologistes (EELV) Marine Tondelier qui a posté sur son compte X (ex-Twitter) des illustrations des années 1930 sur lesquelles sont critiqués le passage aux 40 heures par semaine et l’instauration de congés payés, mesures phares du programme de la coalition de gauche dirigée par Léon Blum.

La réduction du temps de travail est ainsi associée à la « misère », la « faillite » ou encore au « chômage », tandis que les vacances sont vues comme une « atrocité » qui oblige les usines à fermer. Le Front populaire fait des « ravages », estime même le dessin en noir et blanc dont la source n’est pas précisée. Les trois affiches colorées ont pour leur part été éditées par le journal libéral L’Animateur des temps nouveaux pour l’organisation de droite Ordre et bon sens.

Pour Marine Tondelier, rien n’a changé en 2024. « Pour bon nombre de nos adversaires et de médias, le programme du Nouveau Front populaire ne serait pas réaliste voire même dangereux et mènerait à l’effondrement de notre économie. En 1936 déjà, les forces du statu quo ont joué sur la peur pour éviter le progrès », écrit-elle pour accompagner ces illustrations.

Et de lister les mesures du programme de l’union de la gauche aux législatives 2024 : « Abrogation de la réforme des retraites, augmentation du SMIC de 14 % à 1 600 euros net, blocage des prix des biens de première nécessité, gratuité intégrale à l’école, neutralité carbone en 2050, rétablissement de l’ISF avec un volet climatique. »

Ce sont précisément ces idées qui ont valu au Nouveau Front populaire de nombreuses railleries du côté de l’exécutif, notamment du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Dans Le Monde, ce dernier a critiqué « l’insoutenable légèreté financière » de la gauche « au moment où nous devrions rétablir nos comptes ». Pour lui, le programme de la coalition pourrait conduire « à la mise sous tutelle de la France par Bruxelles et le Fonds monétaire international », « à l’austérité » et à « une hausse massive des impôts ».

Quid des chiffres ? Cette fois, c’est au sein du Nouveau Front populaire que les choses se corsent. La députée sortante (PS) Valérie Rabault a ainsi estimé dans Les Échos que toutes ces mesures représenteraient « 106 milliards d’euros de dépenses nouvelles ».

Un montant balayé mardi par La France insoumise, qui a remercié Valérie Rabault pour sa « contribution intéressante et utile » mais qui « ne correspond pas au chiffrage du programme du Nouveau Front populaire ». Ce jeudi, Jean-Luc Mélenchon a précisé dans Le Figaro que le programme économique coûterait 200 milliards d’euros sur cinq ans à la France, mais en rapporterait entre 230 et 240.

Plus de détails seront donnés ce vendredi 21 juin, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle des représentants du PS, de LFI, du PCF et des Écologistes vont dévoiler leurs chiffres... espérant ne pas avoir à sortir les canots de sauvetage.

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