Joe Biden contraint de faire la cour à une Arabie saoudite toujours plus influente

C’est un véritable système solaire, avec le soleil au milieu et plusieurs petites planètes qui tournent autour. À ceci près que l’astre central est entièrement vert, orné d’une épée horizontale et de lettres arabes blanches. Les autres arborent les couleurs de plusieurs drapeaux : États-Unis, Chine, Iran, Israël, Russie.

L’Arabie saoudite comme centre et les autres pays qui gravitent autour, c’est l’illustration très symbolique qu’a choisie Newsweek en couverture de son édition du 14 juin. “La sphère d’influence”, titre l’hebdomadaire américain, qui note que l’Arabie saoudite, de plus en plus puissante, “étend sa mainmise sur le Moyen-Orient et au-delà”.

Elle est “en passe d’être l’un des États décisifs où se jouera l’élection américaine”, note Newsweek dans son article consacré au pari de Biden de compter sur le prince saoudien pour “contenir le conflit au Moyen-Orient”. Le pays dirigé par le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) a désormais conscience que le monde ne tourne plus seulement autour des États-Unis, et “cherche à tisser des liens plus solides avec d’autres grandes puissances, notamment la Chine et la Russie, grands rivaux des États-Unis”.

Un traité de défense historique

Or l’incertitude sur la suite de la coopération avec l’Arabie saoudite soulève de sérieuses questions sur le “sort de l’un des points d’appui les plus stratégiques des États-Unis au Moyen-Orient”. Cette divergence d’intérêts s’est particulièrement accentuée sous l’administration Biden, qui, lorsqu’il était encore candidat, s’était engagé à “traiter l’Arabie saoudite en paria” et à lui faire payer le prix de l’assassinat du journaliste saoudo-américain Jamal Khashoggi.

Pourtant, aujourd’hui, M. Biden “se tourne à nouveau vers Riyad pour obtenir son soutien” dans le cadre de la guerre qui fait rage dans la bande de Gaza, poursuit Newsweek. Une tentative de rapprochement confirmée par la proposition que viennent de faire les États-Unis à l’Arabie saoudite : celle d’un “traité de défense historique pour stimuler l’accord de normalisation avec Israël”, rapporte le Wall Street Journal, qui y voit lui aussi “la marque d’un revirement remarquable pour le président Biden”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :